Migrants reconduits en Italie: l'Élysée reconnaît une "erreur", mais dénonce une "instrumentalisation politique"

L'Élysée a reconnu une "erreur". - Philippe LOPEZ / AFP
L'Élysée a reconnu une "erreur" mais dénoncé mardi une "instrumentalisation politique individuelle" de la part du ministre de l'Intérieur italien Matteo Salvini, qui a refusé les excuses de la France à propos de la reconduite en Italie de migrants par la gendarmerie française.
Mission de reconduite à la frontière
Vendredi matin, dans le cadre d'une mission de reconduite à la frontière, une fourgonnette de la gendarmerie française a franchi la frontière pour déposer des personnes en situation irrégulière à Clavière. La préfecture des Hautes-Alpes, département français frontalier concerné, a reconnu "une erreur".
"Abandonner des immigrés dans un bois italien ne peut pas être considéré comme une erreur ou un incident. Ce qui s'est passé à Clavière est une offense sans précédent à l'encontre de notre pays", a estimé mardi sur les réseaux sociaux Matteo Salvini, ajoutant qu'il n'acceptait "pas d'excuses" de la France.
"Il faut relativiser les choses", a réagi mardi la présidence française devant la presse. "C'est une erreur, la Préfecture l'a reconnu. Il y a eu une incursion, pas prévue ni conforme aux consignes, en territoire italien, où deux personnes ont été déposées".
"Instrumentalisation politique"
Mais l'entourage d'Emmanuel Macron dénonce aussi "une instrumentalisation politique, essentiellement individuelle, par le nouveau collègue de Christophe Castaner" (nommé ce jour ministre de l'Intérieur). Le chef du gouvernement "Giuseppe Conte n'a pas fait de cet incident le témoignage d'une crise", a souligné Paris.
"Nous gérons ensemble une frontière commune et il y a ponctuellement, des deux côtés, de petits incidents regrettables. Dont acte", a conclu l'Élysée.
Chaque année, des milliers de migrants cherchant à passer en France sont interceptés et reconduits à la frontière italienne. L'AFP a constaté l'hiver dernier que nombre d'entre eux étaient déposés directement par une fourgonnette de la police française devant la gare de Bardonecchia, en Italie.