"Il a tiré dans ma direction": un étudiant raconte comment il a échappé à la fusillade en Suède

Des policiers montent la garde devant l'école Campus Risbergska d'Orebro, en Suède, le 6 février 2025, deux jours après une fusillade qui a fait onze morts. - Jonathan NACKSTRAND
"Je l'ai vu tirer sur plusieurs personnes". De retour ce mercredi 5 février sur le Campus Risbergska à Örebro, où il se rendait autrefois en cours, un étudiant raconte à la chaîne de télévision britannique Sky News, comment il a échappé à la fusillade la plus meurtrière qu'ait jamais connu la Suède dans un établissement scolaire.
"Quand j'étais dans la salle de classe, quelqu'un est arrivé. Je l'ai vu. J'ai vu le tireur", raconte l'étudiant à Sky News.
Mardi en milieu de journée, un homme a ouvert le feu dans un centre de formation pour adultes de la ville d’Örebro à 200 kilomètres à l’ouest de Stockholm, tuant au moins dix personnes, selon le dernier bilan des autorités. À cet instant, "nous ne savions pas ce qui s'était passé", explique le jeune homme.
Le tueur, identifié par la presse suédoise comme étant Rickard Andersson, un homme âgé de 35 ans, vivait reclus et avait des problèmes psychologiques. Sans emploi, il s'était éloigné de sa famille et de ses amis, assurent les tabloïds Aftonbladet et Expressen en citant des proches.
L'auteur de l'attaque, qui s'est probablement suicidé, n'avait pas de casier judiciaire, mais détenait un permis pour quatre armes de chasse selon la presse suédoise.
"J'ai vu des gens mourir"
Ce jour-là, l'étudiant interviewé par Sky News tente de s'enfuir. "J'ai commencé à courir et je suis tombé au sol. Quand il (l'assaillant) a commencé à tirer dans ma direction, j'ai laissé tomber mon téléphone", se remémore le jeune homme.
"J'ai vu des gens mourir après s'être fait tirer dessus", poursuit-il.
"C'était vraiment très effrayant". Pendant plusieurs heures, les élèves du centre d'enseignement sont restés confinés avant d'être progressivement évacués. Deux jours seulement après la fusillade, les images de cette tuerie de masse continuent de hanter l'étudiant. "Je traverse une période très difficile en ce moment. Je n'arrive plus à dormir", confie-t-il.
Non loin du lieu du drame, Marcus Ahltun, directeur d'une école voisine, a également pris la décision de confiner les élèves et le personnel de son établissement. "J'ai entendu des cris, puis des coups de feu. J'ai immédiatement décidé que nous devions nous abriter dans l'école", raconte le directeur. Se trouver à seulement quelques mètres du drame était, selon lui, "une sensation surréaliste et engourdie".
Ce jeudi, quelques personnes se sont réunies près du Campus Risbergska pour allumer des bougies lors d'une veillée improvisée. Lors d'une conférence de presse, Anna Bergkvist, une responsable de la police suédoise, a affirmé que "plusieurs nationalités" figuraient parmi les victimes de la fusillade.

Le porte-parole de la police a indiqué que plusieurs fusils ont été retrouvés dans les locaux du centre de formation. Selon les informations d'Aftonbladet, l'assaillant aurait caché ses armes dans un étui à guitare et aurait revêtu une tenue militaire dans les toilettes du centre de formation avant que la fusillade ne commence. Une enquête est toujours en cours pour établir les motifs de l'attaque.