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Espagne

Ce que l'on sait sur l'attaque terroriste à Barcelone

Des policiers à Barcelone, ce jeudi soir.

Des policiers à Barcelone, ce jeudi soir. - PAU BARRENA / AFP

Une fourgonnette a foncé dans la foule ce jeudi en fin d'après-midi dans le centre-ville de Barcelone. Treize morts et plus de cinquante blessés sont déjà à déplorer après cette attaque terroriste revendiquée par Daesh dans la soirée. Une deuxième attaque a eu lieu quelques heures plus tard à Cambrils. Sept personnes ont été blessées et "cinq terroristes présumés" abattus.

Un conducteur a délibérément foncé à bord d'une fourgonnette dans la foule ce jeudi après-midi sur l'avenue la plus touristique de Barcelone, faisant treize morts et plus de 100 blessés, selon le gouvernement régional, un attentat revendiqué dans la soirée par Daesh. Une deuxième attaque sur le même mode opératoire a eu lieu quelques heures plus tard dans le sud de la Catalogne. "Cinq terroristes présumés" ont été tués et sept personnes ont été blessées, dont un policier.

Une attaque commise en fin d'après-midi

Vers 17 heures, une camionnette a percuté la foule sur les Ramblas, l'avenue de Barcelone la plus fréquentée par les touristes espagnols et étrangers. Des témoins ont décrit des scènes de chaos et de panique parmi les piétons. Selon le responsable de l'Intérieur du gouvernement catalan, Joaquim Forn, l'attaque a fait treize morts.

"Nous pouvons confirmer qu'il y a 13 morts et plus de 50 blessés", a-t-il annoncé sur Twitter. Alors que des médias avaient fait dans un premier temps état d'un repli d'un assaillant dans un bar du centre-ville, il n'en était rien.

Le bilan, toujours de treize morts, s'est porté plus tard à cent blessés.

Deux hommes arrêtés, le conducteur en fuite

La police régionale de Catalogne a annoncé, en début de soirée, l'arrestation d'un homme. "Nous avons arrêté un homme et nous traitons cela comme une attaque terroriste", a-t-elle annoncé sur Twitter. Un témoin a dit avoir vu dans la camionnette "un homme très jeune, d'une vingtaine d'années, au visage mince".

Le président régional Carles Puigdemont a ensuite fait part de l'arrestation d'une deuxième personne. La police avait aussi évoqué une personne retranchée dans un bar, avant de démentir. Plus tard, les policiers barcelonais ont annoncé que si les deux suspects, pour l'un espagnol et pour l'autre marocain, étaient bien liés à l'attentat, le conducteur était lui en fuite.

Daesh a revendiqué l'attentat

Daesh a revendiqué l'attentat dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq et relayé par le centre américain de surveillance des sites jihadistes, Site.

"Les assaillants de l'attaque de Barcelone étaient des soldats de l'Etat islamique", indique le communiqué, ajoutant que "l'opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition" internationale antijihadistes opérant en Syrie et en Irak. 

Une deuxième attaque à Cambrils

Aux alentours de 1h du matin, la police a signalé qu'elle était en cours d'intervention dans la cité balnéaire de Cambrils, distante de plus de cent kilomètres de Barcelone, ce qui la place à l'extrême sud de la Catalogne. Après avoir recommandé la plus grande prudence aux locaux et touristes alors qu'une fusillade éclatait dans la localité, le gouvernement a déclaré que "cinq terroristes présumés" avaient été abattus lors de ce qui s'est révélé être une seconde attaque. Réalisée sur le même mode opératoire, elle a été menée à la voiture bélier. Les cinq personnes abattus se trouvaient à bord du véhicule. Sept personnes, dont un agent de police, ont été blessées.

La police a confirmé le lien entre l'intervention de Cambrils et le drame barcelonais. Par ailleurs, les policiers vont chercher à explorer d'éventuelles connexions avec la déflagration d'Alcanar.

Derrière Barcelone, l'explosion d'Alcanar?

Durant un point-presse tenu tard dans la soirée par Josep Lluis Trapero, le porte-parole de la police barcelonaise, la police a révélé explorer un lien entre l'attaque de Barcelone ce jeudi, et une explosion qui a ravagé un immeuble la veille à Alcanar, à une centaine de kilomètres de Barcelone, et fait un mort et sept blessés. A l'origine, la presse avait signalé que cette déflagration, dans cette ville proche de Tarragone, était due à une fuite de gaz. Une vingtaine de bonbonnes de gaz ont été retrouvées dans le logement.

Les enquêteurs suggèrent que les occupants de cet immeuble "préparaient des engins explosifs", a formulé Josep Lluis Trapero. Le suspect espagnol à présent détenu a d'ailleurs été interpellé à Alcanar.

Une condamnation planétaire

Le Premier ministre Mariano Rajoy a souligné dans un tweet qu'il était en contact avec les autorités locales et que la priorité était d'aider les victimes et de faciliter le travail des forces de sécurité. Le palais royal espagnol a condamné l'attaque en assurant: "ils ne nous terroriseront pas".

La condamnation a bien sûr été unanime parmi les chefs d'Etats et de gouvernements du monde entier. "Les Etats-Unis condamnent l'attaque terroriste de Barcelone, en Espagne, et feront tout ce qui est nécessaire pour aider", a indiqué Donald Trump sur Twitter.

"Soyez courageux et forts, nous vous aimons!", a-t-il ajouté. Le président français Emmanuel Macron a transmis "la solidarité de la France pour les victimes de la tragique attaque à Barcelone". "Nous restons unis et déterminés", a-t-il dit également sur Twitter.

Le Royaume-Uni, frappé par plusieurs attentats au cours des derniers mois, est "solidaire de l'Espagne contre le terrorisme", a réagi la Première ministre britannique, Theresa May, après l'attaque de Barcelone. Le président russe Vladimir Poutine a appelé la communauté internationale à "unir ses efforts" pour une lutte "sans compromis contre les forces du terrorisme", jeudi après l'attaque qui a fait 13 morts et une cinquantaine de blessés à Barcelone. Le pape François a quant à lui fait part de sa "grande préoccupation" et de sa proximité avec le peuple espagnol.

Robin Verner avec AFP