Accident de Saint-Jacques-de-Compostelle: l'appel du chauffeur diffusé

L'accident de Saint-Jacques-de-Compostelle a fait 79 morts le 24 juillet 2013. - -
"Mon dieu, j'espère que personne n'est mort", implore Francisco José Garzon, au soir du 24 juillet dernier, juste après le déraillement du train Alvia 151 survenu à 20h41.
L'enregistrement de l'appel téléphonique passé par le conducteur du train de Saint-Jacques-de-Compostelle juste après la catastrophe qui a coûté la vie à 79 personnes, a été rendu public par le quotidien espagnol El Pais. Son contenu n'est pas inédit, l'émotion de la voix, si.
"Je ne peux pas sortir de la cabine", explique le conducteur au centre de contrôle de la Renfe (la SNCF espagnole) qu'il a contactée juste après la castatrophe. A l'autre bout du fil, son interlocuteur tente de le rassurer.
Presque immédiatement, il se confie: "J'ai été distrait, je devais rouler à 80 mais j'étais à 190 je crois", faisant allusion à la vitesse excessive de son train au moment d'aborder un virage qu'il qualifie de "dangereux", à 4km de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle.
"Mon dieu", se lamente-t-il à plusieurs reprises avant de s'emporter. "Ce virage est inhumain, je l'avais déjà dit aux responsables de la sécurité", plaide-t-il. Essoufflé, il évoque pêle-mêle sa douleur au dos, aux côtes, "les pauvres voyageurs" et la vitre qu'il ne peut casser pour sortir. "Je ne peux aider personne", se plaint-il encore.
Inculpé pour 79 homicides
Francisco José Garzon a été inculpé pour 79 morts par imprudence. Le juge en charge de l'enquête a clairement mis en lumière la vitesse comme cause principale de la catastrophe, mais a également souligné le manque d'information sur la voie où le drame s'est produit.
Le magistrat entend également poursuivre "la ou les personnes de l'Adif", gestionnaire du réseau ferré espagnol, responsable de la sécurité des voies. L'organisme va d'ailleurs fournir à la justice la liste des responsables politiques et techniques qui ont travaillé sur cette ligne à grande vitesse, indique El Pais.
Les experts travaillent toujours sur le contenu des boîtes noires du train. Les premiers éléments également publiés par le site d'El Pais montrent que le système de freinage d'urgence s'est déclenché à deux reprises au cours du voyage de l'Avia 151, une demi-heure avant l'accident. Autant d'anomalies sur lesquelles l'enquête doit encore faire la lumière pour comprendre les circonstances exactes de la catastrophe qui a fait 79 morts et 180 victimes.