Ce que l'on sait des filles de Vladimir Poutine, ciblées par une nouvelle vague de sanctions américaines

Elles sont les nouvelles cibles des sanctions américaines. La dernière salve de mesures annoncées par les États-Unis contre Vladimir Poutine vise directement les filles du président russe. Washington a décidé de geler leurs avoirs et leurs liens avec le système financier américain.
Vladimir Poutine a toujours fait preuve de discrétion concernant sa vie privée, laissant paraître peu d'informations sur ses deux filles. En 2020, il affirmait qu'il ne voulait pas partager d'informations sur sa famille, en raison de "problèmes de sécurité", précisant tout de même qu'il avait des petits-enfants.
Un an avant, lors d'une conférence de presse, il ne désignait pas ses filles comme telles mais simplement comme des "femmes". Encore quelques années plus tôt il avait pourtant affirmé être "fier d'elles" et assuré qu'elles n'étaient "impliquées dans aucune activité d'affaires", ni "en politique".
Deux filles d'une trentaine d'années
La biographie officielle du président russe sur le site du Kremlin donne d'autres informations. Il est notamment indiqué que sa première fille, Maria Vorontsova, est née en 1985 avant que la famille ne déménage à Dresde, en Allemagne de l'Est, où Vladimir Poutine était envoyé comme agent du KGB. Sa seconde fille, Katerina Tikhonova, est née l'année suivante dans cette ville.
La seule photo des deux femmes les montre en petites filles avec des rubans dans leurs tresses blondes. A travers quelques rares remarques faites au fil des ans, Vladimir Poutine a révélé que ses filles ont reçu leur éducation supérieure en Russie, parlent plusieurs langues européennes et vivent dans leur pays.
Une endocrinologue et une mathématicienne
Selon certains médias russes, Maria Vorontsova est endocrinologue et travaille au sein d'une grande entreprise de recherche médicale focalisée sur les traitements contre le cancer et qui possède des liens avec l'État russe. Elle dirige aussi un programme de recherche en génétique financé par la Russie et "supervisé personnellement par Poutine", selon le Trésor américain.
De son côté Katarina Tikhonova est identifiée par les médias russes comme une mathématicienne qui dirige une fondation scientifique et technologique affiliée à la principale université d'État de Russie. Washington parle d'elle comme d'une "dirigeante de la tech qui soutient [...] l'industrie de défense russe".
Les médias russes l'identifient également comme une danseuse professionnelle de rock acrobatique. Elle a même participé à de prestigieuses compétitions internationales.
Des avoirs de Poutine dissumulés
Si Katarina Tikhonova et Maria Vorontsova sont visées par les sanctions américaines, c'est parce que Washington soupçonne Vladimir Poutine de s'en servir pour contourner les sanctions américaines en les utilisant comme prête-noms pour cacher une partie de sa fortune à l'étranger, dont la valeur exacte n'est pas connue par les autorités américaines.
"Nous pensons que beaucoup des avoirs de Poutine sont dissimulés à travers des membres de sa famille, et c'est pourquoi nous les visons", a indiqué un haut responsable américain.
Concrètement le Trésor américain va saisir tout ce qu'elles possèdent aux États-Unis, c'est-à-dire leurs comptes bancaires mais aussi, le cas échant, leurs villas, leurs yachts, ou encore leurs oeuvres d'art. Vladimir Poutine a déjà été lui-même sanctionné de cette façon au début de la guerre en Ukraine.
De nouvelles sanctions européennes?
Washington a aussi annoncé que le même traitement serait appliqué à la femme et à la fille du ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov, Maria Lavrova et Yekaterina Vinokurova, ainsi qu'aux membres du Conseil de sécurité russe, dont fait partie notamment l'ancien président et Premier ministre Dmitri Medvedev.
"Les familles de ces oligarques n'auront pas le droit de garder leur fortune aux États-Unis ou en Europe, elles ne pourront pas garder leurs yachts à plusieurs centaines de millions de dollars ou leurs résidences de vacances luxueuses tant que des enfants en Ukraine sont tués ou forcés de quitter leurs maisons chaque jour", a assuré Joe Biden.
L'Union européenne pourrait elle aussi renforcer ses sanctions à l'encontre de l'entourage de Vladimir Poutine. Ses deux filles figurent sur une nouvelle liste noire de sanctions examinées par les représentants des 27. Les ambassadeurs se réuniront à nouveau se jeudi en vue d'un accord, selon des diplomates.