Bus civils ciblés, représailles russes: la situation au 51ème jour de l'invasion russe en Ukraine

Le nombre de civils morts dans le conflit en Ukraine ne cesse d'augmenter, d'autant que la Russie a décidé d'augmenter ses bombardements sur Kiev dans les prochains jours.

La Russie a engagé des représailles après la perte de son navire amiral la veille. Pendant ce temps, la relation se réchauffe entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky, alors qu'une dissension avait fait son apparition.

• Au moins 14 morts à Kharkiv

La journée de vendredi a été particulièrement meurtrière à Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine. À la mi-journée, le parquet général ukrainien a affirmé sur Telegram que sept civils ont été tuées et 27 autres blessés après des tirs russes sur des bus d'évacuations.

Plus tard dans la journée, le gouverneur régional, Oleg Sinegoubov, a fait savoir que sept personnes étaient mortes et 34 blessées dans des bombardements qui ont touché un quartier résidentiel. Selon le responsable, un enfant de sept mois fait partie des victimes.

• Les représailles russes après le naufrage de son navire amiral

Au lendemain du naufrage remarqué du Moskva, un navire amiral russe, Moscou a réagi. Ne reconnaissant pas que celui-ci a été coulé après des tirs de missiles ukrainien, la Russie a cependant promis d'augmenter ses bombardements sur Kiev.

"Le nombre et l'ampleur des frappes de missiles sur des sites de Kiev vont augmenter en réplique à toutes les attaques de type terroriste et aux sabotages menés en territoire russe par le régime nationaliste de Kiev", a indiqué le ministère russe de la Défense.

Une cible d'importance a d'ailleurs été touchée, puisqu'il s'agit d'une usine fabriquant des missiles Neptune, utilisés pour frapper le Moskva. Situé à une trentaine de kilomètres de la capitale, le bâtiment a été endommagé. L'ambassadeur d'Ukraine en France a cependant tenu à relativiser sur BFMTV, en expliquant qu'il "n'y avait plus rien à l'intérieur".

• 6673 crimes de guerre recensés par le bureau de la procureure générale

Ce vendredi, le bureau de la procureure générale d'Ukraine a publié un récapitulatif des crimes de guerre recensés dans le pays depuis le début de l'invasion russe. En tout, selon ces données, 6673 crimes de guerre ont été répertoriés. Dans les chiffres fournis par les autorités, l'on apprend également que 198 enfants ont été tués depuis le début du conflit.

En parallèle, l'enquête continue à Boutcha pour caractériser les exactions qui ont été commises par l'armée russe. Selon le chef de la police de la région de Kiev, Andreï Nebitov, "95% des gens ont été abattus avec des fusils de haute précision ou d'autres armes légères".

• L'ambassade de France de retour à Kiev

Après plus d'un mois à Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, l'ambassade de France a officiellement fait son retour à Kiev ce vendredi. Pour l'occasion, le drapeau tricolore a été hissé devant les caméras. "C'est un moment de satisfaction et de joie, ça veut dire que Kiev n'a pas été conquise", s'est exprimé Étienne de Poncins, ambassadeur de France en Ukraine.

S'il assure que les conditions de sécurité sont suffisantes pour le retour d'une petite équipe diplomatique, il reconnaît que Kiev n'est plus la ville qu'il a quitté en mars. "C'était une capitale en paix, maintenant on a une capitale en guerre", déclare-t-il. Il a par ailleurs annoncé que 200 ressortissants français étaient toujours présents en Ukraine.

• Pas de tension entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky

Le chef adjoint de cabinet de Volodymyr Zelensky, Igor Zhovkva, s'est exprimé sur BFMTV ce vendredi. Il est notamment revenu sur le refus d'Emmanuel Macron de parler de génocide en Ukraine, ce que le président ukrainien avait jugé "blessant". "La situation ne s'est jamais dégradée, nos deux présidents ont d'excellentes relations", a déclaré le conseiller sur notre antenne.

Il a même assuré comprendre la position du chef d'État français. "De ce que je comprends, Emmanuel Macron parle de la définition juridique de la notion de génocide, et du fait que des juristes doivent travailler sur cette question", déclare Igor Zhovkva. Il en a profité pour remercier la France de ces actions pour soutenir l'Ukraine.

Anthony Audureau avec AFP