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Destruction de contraceptifs: la Belgique dément l'incinération d’un stock américain sur son territoire

Un entrepôt à Geel (Belgique) utilisé pour stocker des contraceptifs financés par les États-Unis, le 31 juillet 2025

Un entrepôt à Geel (Belgique) utilisé pour stocker des contraceptifs financés par les États-Unis, le 31 juillet 2025 - Photo par KATE GILLAM / AFP

Des implants contraceptifs ou des stérilets, destinés initialement à des pays africains, sont au coeur d'un imbroglio depuis deux mois entre les autorités américaines et belges. Pour l'instant, "aucun lot n'a été envoyé à l'incinération", selon la Belgique.

La destruction éventuelle de contraceptifs féminins stockés en Belgique, qui sont au coeur d'un imbroglio avec Washington, est soumise à autorisation de l'administration locale, et à ce stade aucun lot n'a été détruit, contrairement à ce qu'écrit le New York Times, ont affirmé vendredi 12 septembre les autorités belges.

"Ces produits relèvent de l'interdiction d'incinération des biens réutilisables", possiblement contournable par une dérogation, mais "aucune dérogation de ce type n'a été demandée ni accordée", a déclaré à l'AFP un porte-parole du ministre flamand de l'Environnement Jo Brouns, compétent sur ce dossier.

Pour l'instant, "aucun lot n'a été envoyé à l'incinération", a-t-il ajouté.

Un imbroglio diplomatique entre Washington et Bruxelles

L'article du New York Times évoquant la destruction du stock hébergé à Geel par le géant suisse de la logistique Kuehne&Nagel "est incorrect", a souligné le porte-parole, précisant que l'administration flamande s'était rendue sur place pour vérifier.

Le quotidien américain a fait état de cette destruction ce vendredi 12 septembre en s'appuyant sur un communiqué d'un responsable de l'USAID, agence américaine pour le développement international, désormais intégrée au Département d'Etat.

Ces produits, tels que des implants contraceptifs ou des stérilets, destinés initialement à des pays africains, sont au coeur d'un imbroglio depuis deux mois entre les autorités américaines et belges, Bruxelles s'efforçant de convaincre Washington qu'une destruction doit être évitée.

Il s'agit pour l'administration Trump de "détruire certains produits contraceptifs abortifs issus de contrats de l'USAID" passés sous la présidence de Joe Biden, avait expliqué à la mi-juillet un porte-parole du département d'Etat.

Une illustration des nouvelles orientations politiques à Washington à l'ère Trump, avec une forte révision à la baisse de l'aide internationale et une réduction du soutien aux programmes favorisant le planning familial ou l'avortement.

Pressions diplomatiques pour éviter le gaspillage

L'annonce à la mi-juillet de l'administration américaine avait aussi suscité un tollé en France parmi les ONG et les associations féministes. Le 5 septembre, le ministre belge des Affaires étrangères Maxime Prévot avait déclaré à l'AFP que son pays continuait de "plaider vigoureusement" auprès de Washington pour éviter "le gâchis" que représenterait une destruction.

"Les contacts diplomatiques de notre ambassade à Washington se poursuivent", a souligné ce vendredi une porte-parole de la diplomatie belge.

Selon plusieurs sources, ces produits ont une valeur estimée à près de 10 millions de dollars (8,5 millions d'euros).

A.Si. avec AFP