Une mesure "exceptionnelle": l'identité du suspect de l'attaque au couteau en Angleterre révélée

Des officiers de police et du personnel médico-légal se tiennent derrière un cordon sur Hart Street à Southport, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 29 juillet 2024, à la suite d'une attaque au couteau. - Darren Staples / AFP
L'adolescent de 17 ans suspecté d'avoir attaqué des enfants au couteau au Royaume-Uni a été écroué ce jeudi 1er août. Malgré sa minorité, le juge responsable de cette affaire a décidé de révéler l'identité du jeune homme: il se nomme Axel Rudakubana.
Le juge a estimé qu'empêcher la diffusion de ces informations "a l'inconvénient de permettre à d'autres de répandre des informations erronées, dans le vide", selon la BBC.
Il a affirmé qu'il s'agissait d'une décision "exceptionnelle" et que, dans ce cas, "la balance penche clairement en faveur de l'intérêt public en autorisant le reportage complet de ces procédures".
Inculpé pour le meurtre de trois enfants
Le juge a ordonné son placement en détention provisoire dans un établissement pour mineurs, après son inculpation mercredi soir pour le meurtre de trois petites filles et dix tentatives de meurtre. Axel Rudakubana a gardé le silence lors de sa comparution.
Depuis l'attaque lundi, qui s'est déroulée lors d'un cours de danse à Southport, en Angleterre, des rumeurs sur l'identité et la religion du suspect ont attisé une colère qui s'est traduite par endroits par des violences.
Après une soirée de heurts à Southport mardi, durant laquelle des manifestants, décrits par la police comme des soutiens du mouvement d'extrême droite English Defence League (EDL), s'en sont pris à une mosquée et ont blessé plus de 50 policiers, les tensions se sont étendues mercredi.
À Londres, plusieurs centaines de personnes, drapeaux anglais en main, ont manifesté devant Downing Street, la résidence officielle du Premier ministre. Certains criaient des slogans comme "trop c'est trop" ou "arrêtez les bateaux", en référence aux canots pneumatiques sur lesquels des migrants traversent la Manche pour venir au Royaume-Uni. Le suspect est toutefois britannique, né à Cardiff de parents rwandais, selon la BBC.
Le maire de Londres Sadiq Khan a condamné jeudi sur X des violences "inacceptables" menées par des personnes "semant la division". La police de Londres a indiqué avoir arrêté 111 personnes.
Le Premier ministre dénonce les "criminels" qui "sèment la haine"
Des manifestations ont eu lieu dans d'autres villes, comme à Hartlepool (nord-est) où des individus ont mis le feu à une voiture de police et ont jeté des projectiles sur les policiers, "dont plusieurs ont été légèrement blessés", selon la police, qui estime que la manifestation "est liée a l'incident de Southport". Huit personnes ont été arrêtées.
Des rassemblements se sont également produits à Manchester, où une quarantaine de personnes se sont rassemblées devant un hôtel hébergeant des demandeurs d'asile, selon la presse locale, où encore à Aldershot (sud de l'Angleterre) là encore devant un hôtel.
"Ce ne sont pas des manifestations, ce sont des désordres violents", a dénoncé jeudi le Premier ministre, Keir Starmer, réunissant des responsables policiers. "Nous avons vu des bandes de voyous dans les rues de Southport, attaquant les mêmes policiers qui sont intervenus après l'horrible attaque contre ces filles", a déclaré le chef du gouvernement, au pouvoir depuis un mois.