"Une amende exorbitante": la famille d'un garçon autiste doit rembourser 10.000 livres à l'État britannique pour un motif absurde

Un article du Guardian sur la dette due par la famille d'un enfant autiste britannique en raison d'un trop-perçu, le 3 mai 2025. - Guardian
C'est une situation absurde que dénoncent Oksana et Guy Shahar, les parents d'un jeune garçon autiste. Auprès du Guardian, ils expliquent devoir une dette de plus de 10.000 livres (11.700 euros) auprès d'un organisme de sécurité sociale du Royaume-Uni.
En cause? Un trop perçu d'allocation versé au couple pour les soins de leur fils autiste âgé de 15 ans. Dans un courrier marqué "important", ils ont reçu la demande suivante: "Vous avez perçu une allocation d'aidant supérieure à celle à laquelle vous avez droit. Vous devez maintenant rembourser cette somme". Un choc pour les deux parents.
"Cela ne semblait pas réel (...) Nous avons supposé qu'il devait y avoir une erreur", s'émeut Guy Shahar, un résident de l'ouest londonien.
Mais comme l'explique le média britannique, l'organisme n'a pas fait erreur. Cette dette faramineuse leur a été attribuée car la mère de l'enfant, Oksana, gagnait 1,92 livre de trop par semaine, en cumulant avec les soins de son fils de 15 ans deux activités à temps partiel: cantinière dans une école et un contrat dans une enseigne de matériel sportif.
Sauf que. L'organisme britannique fait payer cher la moindre infraction. Les aidants non rémunérés sont autorisés à travailler tant que leurs revenus ne dépassent pas le seuil hebdomadaire strictement appliqué, fixé à 196 livres. Si leurs revenus sont supérieurs à ce total, d'un centime, ils doivent renverser la totalité de la somme reçue. En dépassant par exemple de 38 centimes le seuil de revenu maximal, elle doit rembourser 64 livres.
"Ils ne nous ont jamais alertés, pas une seule fois"
"Ils ne nous ont jamais alertés, pas une seule fois", dénonce le père de famille. "Ils ont laissé la situation s'aggraver et, plus de six ans plus tard, ils nous infligent une amende exorbitante. Je me sens vraiment déçu par le système". La famille a tenté de faire appel de cette amende, sans que le dossier ne soit traité à ce stade.
Un porte-parole du ministère a déclaré: "Nous avons suspendu le recouvrement du trop-payé de Mme Shahar en attendant l'issue de son appel".
Le Guardian a mené une enquête au Royaume-Uni. Elle a révélé que le cas des Shahar est loin d'être isolé. Selon eux, des dizaines d'aidants se retrouvent avec des dettes à cinq chiffres - voire des peines de prison - pour des situations similaires. Une commission d'enquête parlementaire a été commanditée à la suite de l'enquête du média, sans changement à ce stade.