Royaume-Uni: un médecin tente de tuer le partenaire de sa mère avec un faux vaccin contre le Covid

Une personne reçoit une dose de vaccin contre le Covid à Saint-Denis le 23 avril 2021. Photo d'illustration - Ludovic MARIN / AFP
Motivé par l'héritage? Un médecin généraliste, Thomas Kwan, a avoué ce lundi 7 octobre devant le tribunal de Newcastle en Angleterre avoir tenté de tuer le partenaire de sa mère en lui injectant un faux rappel contre le Covid, rapporte Reuters. Ce faux vaccin, dont la composition reste à éclaircir, a provoqué une infection bactérienne "mangeuse de chair" (Fasciite nécrosante, NDLR) qui aurait pu être mortelle.
S'il avait initialement nié toute tentative de meurtre - affirmant jusqu'ici avoir seulement voulu provoquer une légère douleur -, le médecin de 53 ans, est revenu sur ses paroles face aux accusations accablantes.
Le procureur Peter Makepeace avait en effet déclaré au premier jour du procès jeudi 3 octobre que Thomas Kwan, "un médecin généraliste respecté et expérimenté dans un cabinet basé à Sunderland", avait "probablement élaboré un plan complexe pour tuer le partenaire de sa mère" en novembre 2023, "au plus tard".
"Obsédé par l'argent"
La raison? Cet homme, Patrick O'Hara, en relation avec sa mère depuis environ 20 ans, "constituait un obstacle potentiel à ce que M. Kwan hérite de la succession de sa mère à sa mort".
En effet, la mère de Thomas Kwan, Jenny Leung léguait dans son testament sa maison à son conjoint. Une décision qui avait déjà provoqué les foudres de son fils: il avait fait irruption en novembre 2022 par surprise au domicile de sa mère. Cette dernière avait alors dû appeler la police.
Selon le procureur, il était "obsédé par l'argent" et avait même installé un logiciel espion sur l'ordinateur portable de sa mère pour surveiller ses finances.
Pour arriver à ses fins, l'accusé aurait ainsi élaboré tout un plan. Se faisant passer pour un infirmier du NHS, le service de santé britannique, il aurait écrit à Patrick O'Hara pour lui proposer un vaccin de rappel contre le Covid-19.
"Comme je le pense, n'importe lequel d'entre nous, M. O'Hara s'est laissé prendre au piège", a déclaré le procureur. "Il n'avait pas le moindre soupçon qu'il s'agissait d'autre chose qu'une véritable initiative de soins communautaires du NHS, qu'il a chaleureusement accueillie et pour laquelle il était reconnaissant."
Un déguisement
Le jour J, Thomas Kwan se serait ainsi déguisé afin de se rendre au domicile du couple. Vêtu d'une perruque, d'un long manteau, d'une casquette, de gants chirurgicaux, d'un masque médical et de lunettes teintées, selon The Guardian, Thomas Kwan, aurait examiné Patrick O'Hara pendant 45 minutes - et aurait même vérifié la tension artérielle de sa propre mère - avant de lui injecter cette substance sous prétexte qu'il s'agissait d'un rappel du Covid.
Alors qu'il criait de douleur, le médecin déguisé aurait tenté de le rassurer avant de partir précipitamment.
Le lendemain, voyant son bras couvert d'ampoules et d'une étrange couleur, Patrick O'Hara s'est rendu aux urgences. Selon les médecins, il a développé une fasciite nécrosante, une bactérie mangeuse de chair. Il a alors fallu lui couper une partie du bras pour empêcher la propagation de la maladie avant de passer plusieurs semaines en soins intensifs.
Si la police a retrouvé une recette de ricine sur l'ordinateur de Thomas Kwan, un expert en poisons du ministère de la Défense penche plus vers de l'iodométhane, un composé présent dans les pesticides.
"M. Kwan a utilisé ses connaissances encyclopédiques et ses recherches sur les poisons pour mener à bien son plan", a déclaré le procureur. Des produits chimiques mortels ont également été retrouvés son domicile.