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Royaume-Uni

Royaume-Uni: prendre des photos sous les jupes des femmes pourrait être passible de 2 ans de prison

Des jeunes filles écrivent au tableau le 24 mars 2006 dans un lycée français, à l'occasion de la "Journée de la Jupe". (Photo d'illustration)

Des jeunes filles écrivent au tableau le 24 mars 2006 dans un lycée français, à l'occasion de la "Journée de la Jupe". (Photo d'illustration) - Fred Dufour - AFP

Le gouvernement a annoncé ce vendredi soutenir un projet de loi voulant faire de ce type de voyeurisme une infraction spécifique, passible d'emprisonnement.

Gina Martin était à un concert en plein air à Londres, en juillet 2017, lorsqu'elle a été confrontée à l'"upskirting". Elle attendait la venue des Killers sur scène, en compagnie de sa soeur, lorsqu'un homme a glissé son téléphone sous sa jupe et pris une photo de son entrejambe.

La jeune femme ne s'est rendu compte de ce qui venait de se passer qu'en voyant la photo sur le smartphone de l'ami du coupable. Elle s'en est saisi, et après une vive altercation a couru vers la sécurité le téléphone à la main.

Malgré la compassion des forces de l'ordre, celles-ci lui ont dit que la photo n'était pas "choquante" et qu'elles ne pouvaient pas faire grand chose. Quelques jours plus tard, sa plainte était classée, la police lui assurant une nouvelle fois que la photo avait été supprimée.

Une campagne d'un an

Depuis, Gina Martin mène campagne pour que l'"upskirting" soit considéré comme une infraction à part entière. Lorsque la jeune femme a partagé son histoire, de nombreux autres témoignages ont fait surface, lançant un débat national.

Actuellement, les agresseurs peuvent être poursuivis pour "outrage public à la pudeur" ou "voyeurisme", dans un cadre privé, mais les exactions restent difficiles à prouver. Dans le cas de Gina Martin, même si elle avait une preuve, les forces de l'ordre ont considéré que comme elle portait des sous-vêtements, l'outrage n'était pas caractérisé.

Deux ans de prison

La sous-secrétaire d'Etat à la Justice Lucy Frazer a confirmé ce vendredi que le gouvernement allait soutenir un projet de loi en ce sens, porté par la députée du parti Libéral-démocrate Wera Hobhouse, relate le Guardian.

Si le projet est adopté, l'"upskirting" pourrait être passible de deux ans de prison et devenir une infraction spécifique. Le texte doit être examiné ce vendredi à la Chambre des communes, avant de parcourir le reste de la navette parlementaire britannique.

"Le fait que le gouvernement ait entendu notre appel témoigne du large consensus sur l'existence d'une lacune dans la loi à laquelle il faut s'attaquer", a réagi Wera Hobhouse.
Liv Audigane