Royaume-Uni: licenciée, une femme attaque son employeur car elle n'a pas reçu de carte de départ

(Photo d'illustration) - AFP
Une vexation qui tourne à la saga judiciaire. Une femme employée au Royaume-Uni par lAG, groupe qui possède notamment les compagnies aérienne British Airways et Iberia, a attaqué son employeur en justice pour une raison étonnante: au moment de quitter le groupe après avoir été licenciée dans le cadre d'un plan de "restructuration", elle n'a pas reçu de carte de départ de ses anciens collègues, occasion habituelle pour des salariés et managers d'écrire des petits mots alliant regrets quant au départ et voeux de succès pour la suite.
Comme le rapporte le Times et le Guardian, cette employée a vu dans cette absence de carte une rupture d'égalité par rapport à d'anciens collègues qui, eux, avaient reçu une telle carte. Elle a donc lancé une action en justice contre son employeur qui s'était, selon elle, rendu coupable de "non-reconnaissance de son existence".
Ses collègues avaient bien préparé une carte
Cet argument n'a toutefois pas fait long feu devant le juge, puisqu'un ancien collègue de la plaignante a révélé qu'une carte avait bien été préparée pour son départ, mais qu'elle ne lui avait finalement pas été offerte car seules trois personnes l'avaient signée.
Cet employé "a estimé qu'il aurait été plus insultant de lui donner la carte que de ne pas lui donner de carte du tout", explique le magistrat, Kevin Palmer, auprès du Times.
Le tribunal a aussi relevé que deux autres employés qui avaient quitté le groupe au cours de la même période, n'avaient pas non plus reçu de carte de départ.
La plaignante, qui occupait une poste de chargée de liaison avec d'autres entreprises, avait été licenciée dans le cadre d'un plan au cours duquel de nombreux employés ont quitté l'entreprise. Son action en justice contre son employeur portait sur un total d'une quarantaine de motifs, dont des accusations de harcèlement sexuel, de persécution et de licenciement abusif.
"Théorie du complot"
Le juge Kevin Palmer a jugé invalides la totalité des motifs de poursuites, estimant que la plaignante avait adopté une "mentalité (relevant) de la théorie du complot", en prenant des "interactions normales sur un lieu de travail" pour du harcèlement. De nombreux actes cités dans la plainte "n'ont pas eu lieu ou, s'ils ont eu lieu, il s'agissait d'interactions inoffensives", a-t-il encore estimé.
Le magistrat a également précisé au cours de l'audience que la carte avait finalement été signée par davantage que seulement trois personnes après le départ de cette employée, mais que le collègue qui s'était occupé de la faire signer avait jugé qu'"il était inapproprié de lui envoyer une telle carte à une date ultérieure car elle avait développé de l'hostilité" à l'égard de ses anciens collègues.