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Royaume-Uni

Jordanie: l'islamiste Abou Qatada inculpé pour terrorisme

Abou Qatada, expulsé de Grande Bretagne, embarquant à bord de l'avion qui l'a ramené en Jordanie dimanche.

Abou Qatada, expulsé de Grande Bretagne, embarquant à bord de l'avion qui l'a ramené en Jordanie dimanche. - -

Le prédicateur radical Abou Qatada, expulsé dimanche du Royaume-Uni après une longue saga judiciaire, a été inculpé de terrorisme peu après son arrivée en Jordanie, a annoncé une source judiciaire.

Le prédicateur radical Abou Qatada, expulsé du Royaume-Uni après des années de procédures judiciaires, a été inculpé de terrorisme peu après son arrivée en Jordanie.

Le prédicateur a été présenté devant le procureur de la cour de sûreté de l'Etat, qui lui a signifié son inculpation pour "complot en vue de commettre des actes terroristes", et a été placé en détention préventive pour 15 jours, selon une source judiciaire.

"Abou Qatada a plaidé non coupable", a ajouté son avocat, Tayssir Diab, précisant qu'il allait déposer dès lundi un recours pour obtenir la libération sous caution de son client.

Les affaires en question, liées à des accusations de projets d'attentats, ont déjà valu à Abou Qatada deux condamnations, à la réclusion à perpétuité et à 15 ans de prison, mais il va bénéficier d'un nouveau procès dans la mesure où il avait jusqu'alors été jugé par contumace.

Preuves obtenues par la torture

Le départ d'Abou Qatada est un soulagement pour les autorités britanniques, qui ont dépensé 1,7 million de livres (2 millions d'euros) pendant les 10 ans de saga judiciaire et diplomatique ayant abouti cette expulsion.

Cette extradition intervient quelques semaines après la ratification par les deux pays d'un traité qui, sans mentionner le cas du prédicateur, garantit que des preuves obtenues par la torture ne pourront pas être utilisées contre Abou Qatada lors de son procès en Jordanie.

De son vrai nom Omar Mahmoud Mohammed Othman, ce prédicateur né en 1960 à Bethléem, alors sous l'autorité de la Jordanie, était arrivé en 1993 pour demander l'asile au Royaume-Uni. Depuis 2002, il a enchaîné les allers et retours en prison en vertu de la législation antiterroriste.

"Chef spirituel d'Al-Qaïda"

La justice britannique l'a qualifié de "menace pour la sécurité nationale", et il s'est illustré en Grande-Bretagne par de virulents prêches anti-occidentaux, anti-américains et antijuifs.

Le juge espagnol Baltasar Garzon l'a décrit comme l'"ambassadeur européen de ben Laden" ou encore le "chef spirituel d'Al-Qaïda" en Europe.

L'islamiste a longtemps combattu son expulsion vers la Jordanie, à la fois devant la justice britannique et européenne, avant de faire savoir en mai qu'il acceptait de retourner en Jordanie une fois ratifié le traité lui garantissant un procès équitable.