Voiture-bélier à Munich: Scholz dénonce un acte "horrible" et promet d'expulser le suspect afghan

Le chancelier Olaf Scholz a dénoncé ce jeudi 13 février l'acte "horrible" d'un demandeur d'asile afghan, soupçonné d'avoir blessé 28 personnes en fonçant en voiture sur une foule à Munich, et promis son expulsion d'Allemagne.
"Ce criminel ne peut pas compter sur une quelconque clémence. Il doit être puni et doit quitter le pays", a déclaré le dirigeant allemand, devant des journalistes.
Un jeune demandeur d'asile afghan a été interpellé jeudi à Munich, d'avoir foncé en voiture sur une foule de manifestants, un acte qualifié de "probable attentat" par les autorités allemandes. La police a arrêté le véhicule en tirant au moins un coup de feu, avant d'interpeller le jeune homme.
Un "probable attentat"
Cette attaque survient en pleine campagne électorale en vue des législatives allemandes du 23 février, déjà dominées par les questions d'immigration et d'insécurité, où l'extrême droite pourrait plus que doubler son score de 2021 à plus de 20%, selon les derniers sondages.
Vers 10h30 heure locales, le suspect s'est approché par l'arrière, à bord d'une voiture de marque Mini Cooper, du cortège d'une manifestation organisée à l'appel du syndicat des services Verdi, selon la police.
Il a alors doublé un véhicule de police qui fermait la marche et foncé sur l'arrière du cortège, semant sur son passage des scènes de désolation, ont ajouté les forces de l'ordre.
"Il s'agit probablement d'un attentat", a réagi le chef du gouvernement régional de Bavière, Markus Söder, parlant aussi de "circonstances similaires" à celles de Magdebourg fin décembre: un Saoudien avec le statut de réfugié, souffrant de problèmes psychiatriques, avait alors foncé à bord d'une voiture sur la foule d'un marché de Noël, faisant six morts et quelque 300 blessés.
L'Allemagne en pleine campagne électorale
L'acte est de nature à enflammer un peu plus la campagne électorale allemande, déjà marquée par une très forte polarisation sur les questions d'immigration et de sécurité intérieure.
L'une des figures du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD), Björn Höcke, a déjà appelé sur X, après l'attaque de Munich, à "voter contre les partis du cartel", comme il nomme les formations établies de l'actuel gouvernement de centre-gauche du chancelier Olaf Scholz ou de l'opposition conservatrice et libérale.
L'AfD est en deuxième position dans les sondages pour le scrutin législatif avec 20% des intentions de vote, derrière les conservateurs (30%). L'extrême droite et les conservateurs allemands dénoncent le laxisme à leur yeux du gouvernement face à l'insécurité, après plusieurs actes meurtriers récents, qui ont provoqué une vive émotion dans l'opinion. Une autre agression au couteau, dont l'auteur présumé était un Afghan en situation irrégulière et souffrant de troubles psychiatriques, a récemment fait deux morts en Bavière, dont un garçon de deux ans.