Ce que l'on sait de l'attentat à la voiture-bélier à Munich

Le chancelier allemand, Olaf Scholz, a évoqué ce jeudi un "attentat" après qu'un conducteur a foncé sur la foule à Munich, dans le sud de l'Allemagne, faisant 28 blessés dont certains grièvement, selon le dernier bilan.

Les autorités allemandes parlent d'un "attentat". Une voiture a percuté ce jeudi 13 février un groupe de personnes, faisant au moins 28 blessés, dont certains grièvement, à Munich, dans le sud-est du pays.

• Un homme fonce sur la foule, au moins 28 personnes blessées

Les faits se sont déroulés ce jeudi matin dans le quartier de la gare, où un groupe de personnes manifestait à l'appel du syndicat des services Verdi. Un homme, au volant d'une Mini Cooper, a foncé dans le groupe par l'arrière. La police a stoppé le véhicule en tirant au moins un coup de feu.

Le conducteur "a percuté les gens et emporté une quinzaine de personnes", a raconté Alexa Graef, une étudiante d'une vingtaine d'années qui travaille dans les environs et a assisté à la scène.

"Il n'a pas eu énormément de temps pour accélérer, mais il allait à coup sûr à 50 ou 60 km/h, peut-être 80", a-t-elle dit.

La police a fait état d'au moins 28 blessés. "Plusieurs" sont blessés "très grièvement" et "certains en danger de mort", a de son côté affirmé un porte-parole des pompiers, Bernard Peschke. Selon le maire de Munich, Dieter Reiter, cité par Der Spiegel, des enfants figurent parmi les victimes.

La police a annoncé l'ouverture d'une cellule psychologique pour aider les personnes affectées par les faits et a lancé un appel à témoins pour en reconstituer les circonstances.

Des membres des services d'urgence travaillent sur les lieux où une voiture a foncé dans la foule dans la ville de Munich, dans le sud de l'Allemagne, le 13 février 2025. © Michaela STACHE / AFP

• Les autorités évoquent un "attentat"

L'attaque à la voiture-bélier est un "attentat", a estimé le chancelier Olaf Scholz. Le chef du gouvernement régional de Bavière Markus Söder avait estimé un peu plus tôt que "beaucoup d'éléments vont dans ce sens". Le syndicat qui organisait la manifestation s'est dit "bouleversé et choqué" par cet acte, condamnant aussi un "attentat" contre le cortège.

Selon le ministre de l'Intérieur de Bavière, Joachim Herrmann, l'attaque présumée n'a pas de lien avec la conférence de Munich sur la sécurité, qui rassemble des représentants de la diplomatie mondiale de vendredi à dimanche dans la capitale bavaroise.

Le président Emmanuel Macron a exprimé jeudi "la pleine solidarité et l'amitié des Français" envers les victimes d'une "attaque terrible" à la voiture-bélier qui a fait 28 blessés à Munich (sud de l'Allemagne). "Nous pensons à eux, à leurs familles et au peuple allemand", a-t-il écrit sur le réseau social X.

• Le suspect est un demandeur d'asile afghan de 24 ans

L'homme qui conduisait la voiture est un demandeur d'asile afghan de 24 ans, a précisé le vice-président de la police munichoise, Christian Huber, devant la presse. "Il a pu être neutralisé sur place, il n'y a actuellement plus de violences à craindre de sa part", a déclaré la police.

"Ce criminel ne peut pas compter sur une quelconque clémence. Il doit être puni et doit quitter le pays", a déclaré le chancelier allemand Olaf Scholz.

"Le coupable doit ressentir tout le poids de l'Etat de droit", a aussi écrit le chef de gouvernement allemand sur X.

• L'Allemagne est marquée par de précédentes attaques

Cet acte survient en pleine campagne pour les élections législatives allemandes, déjà dominées par les questions d'immigration et de sécurité. Il intervient quelques semaines seulement après une agression au couteau dans le même Land de Bavière.

Un Afghan en situation irrégulière et souffrant de troubles psychiatriques s'en était pris à un groupe d'enfants dans un parc à Aschaffenbourg, faisant deux morts, un garçon de deux ans et un passant de 41 ans qui s'était interposé.

Fin décembre, le marché de Noël de Magdebourg (centre) a été la cible d'un homme, médecin saoudien de 50 ans, qui a foncé sur la foule avec une puissante voiture, faisant six morts et quelque 300 blessés. 

"Celui qui commet un délit en Allemagne ne va pas seulement être condamné et envoyé en prison" mais doit aussi "rentrer dans son pays", a déclaré Olaf Scholz ce jeudi. Au sujet de l'Afghan arrêté à Munich, il a déclaré que "cette personne sera condamnée, punie et doit quitter l'Allemagne".

L'Allemagne va "tout faire" pour reprendre les expulsions de délinquants afghans vers l'Afghanistan, malgré la situation "très difficile" dans ce pays, a déclaré la ministre de l'Intérieur Nancy Faeser. "Ceux qui viennent dans notre pays et commettent des crimes doivent être sévèrement punis et ensuite expulsés même dans des pays difficiles", a déclaré la ministre sur les lieux de l'attaque à Munich.

Sophie Cazaux avec AFP