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Meurtres néonazis en Allemagne: la principale accusée condamnée à la prison à vie

Beate Zschäpe, 43 ans, a été condamnée à la perpétuité pour une dizaine de meurtes racistes.

Beate Zschäpe, 43 ans, a été condamnée à la perpétuité pour une dizaine de meurtes racistes. - Michaela Rehle - AFP

Beate Zschäpe, 43 ans, est la seule survivante d'un groupuscule néonazi accusé d'une dizaine de meurtres racistes entre 2000 et 2007 en Allemagne. Elle vient d'être condamnée à la prison à perpétuité.

C'est la fin d'un procès historique, une affaire qui a traumatisé l'Alllemagne: Beate Zschäpe, seule survivante d'un groupuscule nénonazi accusé d'une dizaine de meurtres racistes, a été condamnée à la prison à perpétué mercredi par le tribunal de Munich pour meurtre, participation à un groupe terroriste et incendie criminel. Jugée depuis mai 2013, elle a également été condamnée pour deux attentats contre des communautés étrangères et 15 braquages de banque commis par le trio.

Beate Zschäpe a été privée du droit de demander une libération conditionnelle au bout de 15 ans, en raison de la "gravité" de sa "faute". Ses avocats ont annoncé faire appel.

Le groupuscule NSU, composé de Beate Zschäpe, d'Uwe Böhnhardt et Uwe Mundlos, découverts morts en 2011 alors que la police venait les arrêter, est accusé d'avoir tué huit personnes d'origines turque et grecque, un ressortissant grec et une policière allemande entre 2000 et 2007. 

Un fiasco policier

L'enquête qui a suivi a démontré à quel point le trio, pourtant connu de la police depuis les années 90 notamment pour ses accointances avec le parti nénonazi NPD, a été négligé par les renseignements. Le caractère xénophobe des crimes a lui aussi été longtemps négligé par la police, les familles des victimes soupçonnées. Une série de fiascos qui a mené à la démission du directeur des renseignements allemands en 2012, ainsi qu'aux excuses officielles d'Angela Merkel.

Mais la plaie n'est pas refermée pour autant: dès l'annonce du verdict, de nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer les insuffisances de la procédure et des audiences, souvent embourbées dans des débats de procédure et qui n'auraient pas exploré toutes les complicités.

Le verdict ne doit "en aucune façon être le point final aux explications", a réagi le président de la Communauté turque d'Allemagne, Gökay Sofuoglu, réclamant d'autres procédures "contre les réseaux de soutien de la NSU". Réagissant à une décision sanctionnant des meurtres dont la plupart des victimes étaient turques ou d'origine turque, Ankara a estimé qu'elle "n'était pas satisfaisante" : elle "n'a pas révélé toutes les facettes" de l'affaire et "les vrais coupables n'ont pas été confondus", a estimé le ministère turc des Affaires étrangères.

A. K.