Allemagne: la popularité d'Angela Merkel au plus bas depuis 2011

Un an après avoir pris la décision d'ouvrir les frontières de l'Allemagne aux réfugiés, Angela Merkel voit sa cote de popularité chuter à son plus bas niveau depuis cinq ans. Une baisse historique, à la veille d'élections régionales qui se tiendront dimanche 4 septembre dans le fief électoral de la chancelière.

La défiance envers Angela Merkel ne cesse de monter outre-Rhin. En témoigne un nouveau sondage mené par l'institut Infratest dimap, selon lequel la popularité de la chancelière atteint son niveau le plus bas en Allemagne depuis cinq ans. Un sérieux revers pour la dirigeante, un an après sa décision d'ouvrir les frontières de l'Allemagne aux réfugiés, et alors que le pays a été touché par une série d'attaques meurtrières, cet été. 

Cote en chute libre

Selon cette enquête, relayée par la Deutsch Well, seuls 45% des Allemands interrogés se disent satisfaits de l'action de la chancelière, soit le taux le plus bas enregistré depuis 2011.

Alors que l'opinion publique reste choquée par la série d'attaques que l'Allemagne a vécu sur son sol au cours de l'été, le débat politique national, attisé par le parti populiste AfD, Alternative pour l'Allemagne, s'est récemment orienté sur l'interdiction du port de la burka dans l'espace public, et le renvoi des réfugiés vers leur pays d'origine. 

Test électoral

Un coup dur pour la chancelière, qui a vu l'opinion se retourner contre elle depuis les agressions sexuelles de Cologne, fin décembre 2015. Et la punition pourrait venir des urnes, puisque des élections régionales doivent se tenir ce dimanche dans son fief électoral du Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. Outre-Rhin, les prévisions annoncent une percée de l'AfD, qui surfe sur les questions sécuritaires au lendemain des attaques.

Selon les sondages, la formation populiste est créditée de 21% d'intentions de vote, contre 27% pour les sociaux-démocrates du SPD, et 22% pour les chrétiens-démocrates de la CDU, le parti de la chancelière. 

Des élections majeures qui feront office de test pour Angela Merkel, à un an des élections législatives nationales, lors desquelles elle pourrait briguer un quatrième mandat. Pour l'heure, les Allemands semblent partagés sur la question: selon un sondage du 28 août, un Allemand sur deux se dit opposé à une nouvelle candidature de la chancelière, arrivée au pouvoir en 2005. 

Adrienne Sigel