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Allemagne: l'AfD intègre à son groupe au Parlement des élus écartés en raison de propos sur le nazisme

Le membre du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) Maximilian Krah avant la première réunion du groupe parlementaire de son parti après les élections, le 25 février 2025 à Berlin, en Allemagne.

Le membre du parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD) Maximilian Krah avant la première réunion du groupe parlementaire de son parti après les élections, le 25 février 2025 à Berlin, en Allemagne. - Tobias SCHWARZ / AFP

Le parti allemand d'extrême droite AfD a constitué mardi son nouveau groupe parlementaire dans lequel figurent des élus qui ont déjà tenu des propos euphémisant, voire soutenant le nazisme.

Le parti allemand d'extrême droite AfD, qui a doublé son score aux récentes élections législatives, a constitué ce mardi 25 février son nouveau groupe parlementaire dans lequel figurent des élus qui ont déjà tenu des propos euphémisant, voire soutenant le nazisme.

Parmi eux, l'eurodéputé Maximilian Krah. Cet avocat de 48 ans, élu avec une large avance dans une circonscription de Chemnitz, dans l'ex-RDA, avait été banni il y a un an des instances dirigeantes du parti Alternative pour l'Allemagne (AfD) après plusieurs dérapages.

Peu avant les élections européennes en juin 2024, il avait fait scandale en estimant qu'un SS n'était "pas automatiquement un criminel" dans un entretien avec le quotidien italien La Repubblica, ce qui avait conduit à une rupture au Parlement européen avec le parti d'extrême droite français Rassemblement national.

Un de ses proches collaborateurs au Parlement européen avait en outre été arrêté pour des soupçons d'espionnage au profit de la Chine, et il est lui-même soupçonné d'avoir accepté de l'argent d'un réseau pro-russe, ce qu'il nie formellement. Le parquet de Dresde (est) a ouvert une enquête contre lui l'été dernier.

Des références au nazisme

Matthias Helferich, que la direction locale de l'AfD avait essayé, en vain, d'écarter de la liste de ses candidats, fait également partie du nouveau groupe de l'AfD. Il avait déjà été élu en 2021, mais exclu du groupe au Bundestag après la publication de conversations Facebook où il se présentait comme "le visage sympathique du NS", soit le national-socialisme, en référence au parti nazi. Dans ces conversations, il se vantait aussi d'avoir des liens avec des groupes néonazis à Dortmund.

Björn Höcke, condamné en 2024 pour avoir utilisé un slogan nazi lors d'un meeting électoral en 2021, fait aussi partie du groupe de l'AfD. Moins connu en Allemagne, Dario Seifert, 31 ans, a remporté l'ancienne circonscription électorale d'Angela Merkel dans la région de Meklembourg-Poméranie-occidentale. Selon les médias, il est enraciné dans les milieux d'extrême droite locale. Il avait confirmé à un journal local avoir été membre de l'organisation de jeunesse du NPD, ancien parti néo-nazi, entre 2012 et 2014.

Avec 152 députés sur un total de 630, le groupe parlementaire de l'AfD, qui restera mené par Alice Weidel et Tino Chrupalla, représente la deuxième force au Bundestag, derrière les conservateurs de la CDU/CSU, vainqueurs du scrutin de dimanche. "Nous sommes deux fois plus grand et deux fois plus efficace", a déclaré mardi Alice Weidel, réitérant l'objectif de son parti de "dépasser la CDU" d'ici les prochaines élections.

S.C avec AFP