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Affichette « Casse-toi pov'con » : la France condamnée par la Cour européenne des droits de l’Homme

La France avait condamné en 2008 un homme pour avoir brandi une affichette "Casse toi pauv' con", une condamnation disproportionnée selon la justice européenne.

La France avait condamné en 2008 un homme pour avoir brandi une affichette "Casse toi pauv' con", une condamnation disproportionnée selon la justice européenne. - -

La Cour européenne des droits de l’Homme a condamné ce jeudi la France pour l’affaire de « l’affichette "casse toi pauv’con" ». Elle reproche à la justice d’avoir été trop sévère envers l’homme qui avait brandi cette affiche, condamné pour offense à Nicolas Sarkozy.

Se moquer n’est pas un crime. Selon la Cour européenne des droits de l'Homme, la France a violé la liberté d'expression en condamnant pour offense à Nicolas Sarkozy l'homme qui avait brandi en 2008 une affichette « Casse toi pov'con » lors d'une visite présidentielle à Laval. La cour a jugé « disproportionné » le recours à une sanction pénale, qui risque selon elle d'avoir « un effet dissuasif sur des interventions satiriques qui peuvent contribuer au débat sur des question d'intérêt général ».

L'auteur de l'affiche condamné à 30 euros d'amende en appel

Ancien conseiller général socialiste passé au Parti de gauche, Hervé Eon avait brandi son écriteau en carton peu avant le passage de Nicolas Sarkozy, en déplacement à Laval, en Mayenne, le 28 août 2008. Poursuivi pour offense au président de la République, cet homme alors âgé de 56 ans et chômeur avait été condamné à 30 euros d'amende avec sursis, une peine confirmée en appel. Mais le militant avait voulu aller plus loin, portant l'affaire devant la Cour européenne des droits de l'Homme, qui vient donc de lui donner raison, considérant que le recours à une sanction pénale pour un geste relevant d'une « impertinence satirique » était disproportionné. L'affiche faisait référence aux propos tenus par le président de la République lors d'une visite au salon de l'agriculture, lorsqu'un visiteur lui avait répondu « me touche pas, tu me salis ».

Mathias Chaillot avec agences