Etats-Unis: une jeune fille se réjouit dans son journal d'avoir poignardé "vingt fois ou plus" une innocente

Au Texas, Pearl Moen, dix-huit ans, a été condamnée à quinze ans de prison pour avoir tenté de tuer une femme qu'elle ne connaissait pas. Dans son journal intime, elle racontait son crime et sa joie de commettre un meurtre.

Le 17 novembre 2015, un couple résidant près de Hyde Park, à Austin, au Texas, voit le soleil se lever sur son rendez-vous amoureux. Il sont assis sur le trottoir devant leur appartement et profitent des premières lueurs du jour. A 7h30, l’homme entre chez lui pour utiliser les toilettes. Sa compagne, infirmière de profession, s’assoupit. Pendant cet instant d’inattention, une adolescente, alors âgée de dix-sept ans, jaillit brusquement du buisson d’où elle épiait le couple. A 21 reprises, elle poignarde sa victime avant de la laisser gésir dans son sang, la croyant morte. Ce fait-divers a été raconté par le Washington Post qui retrace ensuite la longue enquête qui a abouti, vendredi dernier, à la condamnation à quinze ans de prison de Pearl Moen, qui a depuis atteint ses dix-huit ans, pour une tentative de meurtre dont elle a reconnu être l’auteur.

Un mystère qui a tenu quatre mois

"Tentative" car la victime en a réchappé. Les nerfs touchés, les tendons endommagés, des muscles déchirés, un poumon en pièces, l’infirmière a passé une longue convalescence en tant que patiente à l’hôpital, entre interventions chirurgicales, transfusions sanguines et pénibles séances de rééducation.

Cette période a été d’autant plus douloureuse pour elle que sa tortionnaire est restée un mystère pour la police pendant de longs mois. Quatre, exactement. Pendant ce laps de temps, les voisins de la victime n’ont pas ménagé leurs efforts, diffusant autour d’eux des flyers sur lesquels on pouvait découvrir le peu de détails connus sur l’agression. Ce prospectus a porté d’étonnants fruits.

"Absolument fantastique"

Le 14 février 2016, jour de la Saint-Valentin, la police est sollicitée par la famille Moen. La mère explique aux agents que sa fille, Pearl, correspond à la description et qu’elle détient également une collection de couteaux. Il lui est également arrivé de rire de ce drame. La police débusque alors, signale le site de CBS, des dessins, de la main de la jeune fille, représentant la scène. Elle s’empare aussi du journal intime de l’adolescente. Le document est appelé à peser lourd dans l’instruction. Pearl y a ainsi écrit:

"Commençons par le côté excitant de la chose. J’ai poignardé une innocente à mort aujourd’hui. C’était absolument fantastique. Le meurtre me fait planer comme rien d’autre. C’est comme si cette réalité croustillante scintillait et pétillait, un mélange d’adrénaline et de stupeur. En mode, tu combats ou tu t'enfuis. Comment décrire une chose pareille? Tout était irréel. Je suis si fière de moi. Je l’ai poignardée quelque chose comme vingt fois, peut-être plus. Je n’ai pas compté. Elle a crié et m’a agrippée en disant: "C’est quoi ce bordel? Au secours. Dégage."

Des lignes accablantes 

Pour toute explication de son acte criminel, Pearl Moen s’est contentée d’avancer: "Je suis une psychopathe meurtrière. J’ai une profonde haine à l’égard des gens en ce moment."

Ces lignes ont donc convaincu le tribunal de l’envoyer quinze ans derrière les barreaux. Sa victime s’est réjouie de cette détention, observant seulement qu’au moins, Pearl Moen ne pourrait "pas faire ça à quelqu’un d’autre".

R.V.