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Et le livre le plus populaire à la bibliothèque de l’ONU est…

Le siège de l'ONU, à New York.

Le siège de l'ONU, à New York. - AFP

Le livre le plus emprunté à la bibliothèque des Nations Unies traite de l’immunité des chefs d’Etat face aux crimes de guerre.

Voulaient-ils s’informer sur la meilleure façon d’échapper à la Cour pénale internationale de La Haye? Le livre le plus consulté par les diplomates des Nations-Unies en 2015 est une thèse sur l’immunité des chefs d’Etat face aux crimes de guerre et sur les circonstances dans lesquelles ils peuvent ou non être poursuivis par des tribunaux étrangers, a révélé la bibliothèque de l’ONU la semaine dernière.

La bibliothèque Dag Hammarskjöld - du nom d’un ancien secrétaire général des Nations Unies mort en 1961 - a indiqué sur Twitter que L'immunité des chefs d'État et des représentants de l'État face aux crimes internationaux, avait été le livre de son catalogue le plus populaire l’an dernier. 

Cet ouvrage de près de 500 pages est basé sur la thèse de Ramona Pedretti à l’université de Lucerne. Selon le magazine américain Newsweek, le livre s’attache à expliquer dans quels cas les chefs et autres officiels d’Etat peuvent être poursuivis dans des tribunaux étrangers. Il conclut que si les leaders en poste ne peuvent pas être poursuivis, les ex-chefs d’Etat peuvent l’être.

Vague d'indignation sur Twitter

L'annonce a immédiatement suscité une vague d’indignation et de questions de la part d’internautes perplexes quant au choix de dévoiler, de la part d'une organisation dédiée au maintien de la paix dans le monde, ce qu'ils percevaient comme une sinistre information. 

"J’espère que cela veut dire que de plus en plus de fonctionnaires d’Etat commencent à avoir peur que le long bras de la justice puisse les atteindre", réagissait un utilisateur du réseau social. "Fou. Mais je suppose que ça aurait pu être Fifty shades of Grey", s’indignait un autre. "Je choisis de croire qu’il s’agit du tweet merveilleusement subversif d’un bibliothécaire brillant et pas d’une fanfaronnade", pouvait-on encore lire. "Est-ce que vous plaisantez ? Ne vous vantez pas de ça les mecs", abondait un autre

"Emprunté deux fois, consulté quatre fois"

La bibliothèque - accueillant le personnel du secrétariat de l'ONU et les délégations nationales des 193 Etats membres mais fermée au public - n’a pas précisé combien de fois le livre avait été emprunté. 

Mais comme le relaie le journal britannique The Guardian, selon la correspondante de l’agence Reuters au siège de l’ONU à New York Michelle Nichols, il s’agirait en fait du "'nouveau’ livre le plus populaire, acquis en juillet 2015, emprunté deux fois et consulté quatre fois". 

Toujours d’après la journaliste, dans l’ensemble, le livre le plus populaire à la bibliothèque de l’ONU était Moi Malala, l’autobiographie de la jeune Pakistanaise Malala Yousafzai, prix Nobel de la Paix.

Violette Robinet