Enlèvement d'un journaliste français au Mali: qui est le GSIM, le groupe jihadiste derrière le rapt?

Capture d'écran tirée de la vidéo dans laquelle Olivier Dubois dit avoir été enlevé par le GISM au Mali. - AFP
C'est une vidéo aussi courte que douloureuse qui fait surface ce mercredi. Le journaliste français Olivier Dubois y explique en quelques secondes avoir été "kidnappé à Gao (au Mali) le 8 avril par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans", avant de faire appel à sa famille et aux autorités françaises pour qu'elles fassent "tout ce qui est en leur pouvoir" pour le libérer.
Sa disparition a été confirmée, toujours ce mercredi, par le ministère des Affaires étrangères à BFMTV, puis par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal lors de son point-presse consécutif au Conseil des ministres.
Si le Quai d'Orsay n'en a pas dit davantage sur les ravisseurs présumés du reporter, le GSIM ne lui est pas inconnu, loin s'en faut. Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de Reporters Sans Frontières, explique qu'il s'agit de "l'un des groupes armés les plus actifs dans le Sahel".
· Un groupe fondé en 2017
Le 16 février dernier, alors qu' Emmanuel Macron avait proclamé en marge d'un sommet du G5 Sahel à l'Elysée sa volonté de "décapiter" les organisations jihadistes opérant dans la région, le GSIM apparaissait déjà comme l'un des principaux adversaires de la force Barkhane. Si le groupe n'a été fondé qu'en 2017, sous l'impulsion d'Iyad ag-Ghali, un touareg qui guerroie au Mali depuis le début des années 1990, il ne cesse de se trouver sur sa route.
"C'est à ce jour l'ennemi le plus dangereux pour la force Barkhane, pour les forces internationales et pour le Mali", avait lâché le général Marc Conruyt, commandant de la force Barkhane, devant l'Assemblée nationale en novembre 2020.
· Extortions et kidnappings
Il faut envisager le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans moins sous l'angle d'une milice unique et cohérente que sous celui d'une fédération rassemblant diverses obédiences islamistes, elle-même rattachée à Al-Qaïda. Elle préside notamment aux destinées d'Ansar Eddine, Ansaroul Islam et la katiba Macina.
Comme nous le précisions dès la mi-février, le GSIM opère essentiellement dans le nord du Sahel, bien qu'Ansaroul Islam terrorise surtout le Burkina Faso. Au sud, il se déchire avec l'Etat islamique au grand Sahara.
Il y a trois mois, l'Agence France Presse chiffrait le nombre d'hommes relevant du commandement du GSIM à environ un millier et notait que le groupe tirait ses revenus des extortions commises sur les axes qu'il contrôle mais aussi des kidnappings. Il semble en avoir cette fois fourni un exemple médiatique.
