En Australie, retirer un collègue de sa liste d'amis Facebook peut être du harcèlement

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Supprimer un collègue de sa liste d'amis Facebook est une preuve de harcèlement moral, du moins en Australie. Le 23 septembre dernier, un tribunal de la province de Tasmanie (au sud de l’Australie) a rendu un jugement en faveur d’une employée harcelée par son patron et sa femme, dans une agence immobilière.
L’employée, Rachael Roberts, avait présenté plusieurs preuves au tribunal, comme des conversations téléphoniques, des réunions houleuses où elle finissait en larmes, ou encore un arrêt maladie de deux semaines. Plus surprenant: la suppression de Rachael Roberts de la liste d’amis de Lisa Birds, la compagne du patron, a été considérée par le tribunal comme une preuve de "manque de maturité émotionnelle".
"Vilaine petite écolière"
En janvier dernier lors d’une réunion, l’employée est qualifiée par Lisa Bird, la compagne du patron, de "vilaine petite écolière qui court vers son maître" alors qu’elle demandait à Mr. Bird pourquoi aucune des propriétés qu’elle devait vendre ne se trouvait dans la vitrine de l’agence.
Après avoir quitté la réunion en larmes, Rachael Roberts se réfugie dans sa voiture, en "état de détresse". Alors qu’elle consulte son compte Facebook pour vérifier que la compagne du patron n’a pas publié de commentaire à propos de cette réunion, elle s’aperçoit qu’elle n’est plus dans sa liste d’amis. Pour le tribunal c’est une preuve de harcèlement moral.
"Les actions de Mme Bird prouvent un manque de maturité émotionnelle et indique un comportement déraisonnable (…). Le commentaire de "l’écolière", même en acceptant la version de Mme Bird, ce que je ne fais pas, est la preuve d’un traitement inapproprié de Mme Roberts, qui était provocant et désobligeant".
Rachael Roberts s’est dite "satisfaite" du verdict reconnaissant le harcèlement.