Egypte : 42 morts dans une fusillade, les Frères musulmans appellent au soulèvement

Le Caire, dimanche 7 juillet 2013 : nouvelle manifestation des Frères musulmans et de partisans de Mohamed Morsi, le président déchu aux mains des militaires égyptiens. - -
Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ), la branche politique des Frères musulmans, a appelé lundi au soulèvement contre ceux qui « veulent voler » la révolution, après une fusillade qui a fait 42 morts à l'aube au Caire, selon la télévision nationale.
Les affrontements ont opposé l'armée et des partisans des Frères musulmans, aux abords du siège de la Garde républicaine.
L'armée parle d'une tentative d'assaut par « un groupe terroriste » contre le bâtiment où est détenu le président déchu Mohamed Morsi, tandis qu'une source militaire évoque « des éléments armés des Frères musulmans ». De leur côté, les Frères musulmans accusent l'armée d'avoir violemment réprimé un rassemblement pacifique.
Sur la page Facebook de leur branche politique, on peut lire que le PLJ « appelle le grand peuple égyptien à se lever contre ceux qui veulent leur voler la révolution avec des tanks et des véhicules blindés, même sur les cadavres du peuple ».
Militaires contre islamistes
Les heurts ont provoqué le retrait du parti salafiste Al Nour des négociations sur la formation d'un gouvernement. Deuxième formation islamiste du pays après les Frères musulmans, Al Nour estime que le dialogue politique sur la formation d'un gouvernement de transition est rendu impossible par le « massacre » perpétré selon lui par les militaires.
Pour sa part, un porte-parole des Frères musulmans affirme que les tirs ont éclaté alors que des islamistes étaient assis en prière devant la caserne de la Garde républicaine.
Des véhicules militaires ont bouclé une vaste zone autour de la mosquée Rabaa Adaouia, où les Frères musulmans n'ont cessé de manifester depuis le renversement du chef de l'Etat, issu de leurs rangs. L'armée a également fermé deux points sur le Nil.
Depuis le renversement de Mohamed Morsi par l'armée mercredi dernier, un magistrat, Mansour Adli, a prêté serment comme président intérimaire, mais les tractations sur la formation d'un gouvernement de transition n'avancent guère.
Des centaines de milliers d'Egyptiens, pro et anti-Morsi (le président déchu) ont encore manifesté dimanche au Caire et à Alexandrie, les deux principales villes du pays.