Donald Trump salue les signes "sincères" d'ouverture de la Corée du Nord

Le président américain - Mandel Ngan / AFP
Donald Trump a salué mardi 6 mars les signes d'ouverture de la Corée du Nord sur un éventuel dialogue avec les Etats-Unis tout en appelant à la prudence et en réaffirmant que toutes les options étaient sur la table. Le président américain a estimé que le régime nord-coréen était "sincère" dans ses déclarations laissant entrevoir une ouverture diplomatique en matière de dénucléarisation.
Un sommet historique annoncée par la Corée du Sud
D'après une annonce de la Corée du Sud, les dirigeants des deux Corées se retrouveront fin avril pour un sommet historique dans la Zone démilitarisée (DMZ). Interrogé sur ce rebondissement spectaculaire après des mois d'escalade verbale faisant redouter un affrontement armé, Donald Trump a jugé que les déclarations venues du Sud comme du Nord étaient "très positives".
"Ce serait bien pour le monde, bien pour la Corée du Nord, bien pour la péninsule, mais nous verrons ce qui va se passer", a-t-il ajouté.
A la vue des derniers développements, le président serait-il prêt à parler directement avec le président nord-coréen Kim Jong Un, un homme qu'il a par le passé qualifié de "fou"? "Nous verrons", a-t-il simplement répondu depuis le Bureau ovale.
Un "dialogue franc" sur la dénucléarisation
La présidence sud-coréenne a indiqué que la Corée du Nord était prête à un "dialogue franc" avec les Etats-Unis pour évoquer la dénucléarisation et suspendrait tout essai nucléaire ou de missile pendant la durée des discussions. Visé par une série de sanctions imposées par le Conseil de sécurité des Nations unies, le régime nord-coréen a pourtant toujours affirmé que le développement de son programme nucléaire n'était pas négociable.
Selon le conseiller du président de la Corée du Sud Moon Jae-in, Chung Eui-yong, qui s'est longuement entretenu lundi avec Kim Jong Un, ce dernier est désormais prêt à bouger sur ce dossier sensible "si les menaces militaires contre le Nord disparaissent et si la sécurité de son régime est garantie".
"Le monde regarde et attend!"
Si l'annonce de la Corée du Sud concernant le sommet intercoréen est confirmée par la Corée du Nord, il s'agira du troisième sommet entre les deux pays. Les deux précédents avaient eu lieu en 2000 et 2007. Cette rencontre sera néanmoins précédée d'une conversation téléphonique entre Kim Jong Un et Moon Jae-in, qui devraient ouvrir une ligne de communication d'urgence "pour désamorcer les tensions militaires et se coordonner étroitement".
"Pour la première fois depuis des années, un effort sérieux est fait par toutes les parties concernées. Le monde regarde et attend!", a lancé Donald Trump dans tweet matinal mardi 6 mars.
Des doutes?
L'Union européenne s'est également félicitée, par la voix de Federica Mogherini, des "premières initiatives encourageantes" de la part de la Corée du Nord. "Tout ce qui peut contribuer à réduire les tensions militaires est bienvenue", a souligné Stephane Dujarric, porte-parole de l'ONU.
Le chef des services de renseignement américain, Dan Coats, s'est lui dit "sceptique" sur les offres de dialogue de la Corée du Nord, tout en ne fermant pas complètement la porte. "C'est peut-être une avancée. J'en doute fortement. Comme je l'ai dit, il y a toujours un espoir", a-t-il lancé lors d'une audition devant la commission des armées du Sénat. De son côté, le vice-président Mike Pence a exigé des avancées "crédibles, vérifiables et concrètes" sur la dénucléarisation.
Une délégation du Sud reçue par Kim Jong Un