"Des musulmans ont dansé après les les attentats": Jan Jambon fait polémique en Belgique

Jan Jambon, le 31 mars 2016 à la Maison blanche. - Olivier Douliery / AFP
Jan Jambon, le ministre de l’Intérieur (et vice-Premier ministre) belge, est à l’origine d’une polémique en Belgique après avoir déclaré ce week-end dans les colonnes du journal flamand De Standaard: "Une partie significative de la communauté musulmane a dansé à l’occasion des attentats (de Bruxelles)". Le "premier flic de Belgique" ajoute ensuite lors du même entretien: "Les terroristes, on peut les arrêter, les écarter de la société. Mais ils ne sont qu’une pustule. En dessous se trouve un cancer beaucoup plus difficile à traiter".
La presse est consternée
Les médias belges ironisent autour de ces saillies de Jan Jambon. Ce lundi 18 avril, De Standaard, le journal ayant recueilli les propos du ministre, titre: "Recherchée: partie significative de la communauté musulmane qui a dansé". Le quotidien francophone Le Soir est plus offensif encore: "Le problème de Jan Jambon? Son vocabulaire dénigrant (pustule, cancer) et ses allégations (répétées) non étayées".
Le chef du gouvernement régional de Bruxelles, le socialiste Rudi Vervoort, ne relève qu’un seul fait répondant à la description de Jan Jambon: "Des individus se sont retrouvés à proximité du domicile d’un des terroristes présumés et ont voulu faire la fête". Cependant, le parquet fédéral a classé ce dossier sans suite "faute d’éléments à charge".
Un partenaire politique essentiel
La controverse va-t-elle faire perdre son portefeuille ministériel à Jan Jambon? On peut en douter, car si le ministre de l’Intérieur, qui avait précédemment assuré que "les gens qui ont collaboré avec les Allemands avaient leurs raisons", n’en est pas à son coup d’essai en matière de propos sulfureux, il demeure un rouage essentiel de l’exécutif.
Charles Michel, le Premier ministre belge, a d’ores et déjà soutenu son subordonné, endossant partiellement ses propos. Il faut dire que Jan Jambon est un membre éminent de la Nouvelle alliance flamande (N-VA), parti important de la droite belge et partenaire essentiel de la coalition actuellement aux affaires. Un départ de Jan Jambon signifierait probablement la chute du gouvernement.