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Des attentats font 12 morts en Irak, des bureaux de vote visés

Dans un bâtiment endommagé par l'explosion d'une bombe à Bagdad. Douze personnes ont été tuées jeudi à Bagdad, dont sept soldats et policiers qui votaient par anticipation, dans des attentats suicide perpétrés à trois jours d'élections législatives ayant

Dans un bâtiment endommagé par l'explosion d'une bombe à Bagdad. Douze personnes ont été tuées jeudi à Bagdad, dont sept soldats et policiers qui votaient par anticipation, dans des attentats suicide perpétrés à trois jours d'élections législatives ayant - -

par Khalid al Ansary BAGDAD - Douze personnes ont été tuées jeudi à Bagdad, dont sept soldats et policiers qui votaient par anticipation, dans des...

par Khalid al Ansary

BAGDAD (Reuters) - Douze personnes ont été tuées jeudi à Bagdad, dont sept soldats et policiers qui votaient par anticipation, dans des attentats suicides perpétrés à trois jours d'élections législatives ayant valeur de test pour les perspectives de stabilisation du pays.

Trente-cinq soldats et policiers ont aussi été blessés par deux kamikazes qui ont fait sauter leurs ceintures d'explosifs dans des centres où votaient les membres des forces de sécurité, a dit un représentant du ministère de l'Intérieur.

Auparavant, une forte explosion avait tué cinq civils et en avait blessé 22 autres à Hurriya, dans le nord de la capitale.

Les assaillants semblent avoir cherché à perturber le scrutin organisé pour les soldats, les policiers, les détenus et les malades, dans le but de déstabiliser le gouvernement et de dissuader les habitants de voter dimanche.

Il s'agit des deuxièmes élections organisées en Irak pour une législature complète de quatre ans depuis l'intervention anglo-américaine de 2003.

"Nous avons retrouvé la fierté, l'unité, la souveraineté et la sécurité de l'Irak. A présent, il nous faut simplement mener à bien cette tâche", a déclaré le Premier ministre Nouri al Maliki à des chefs de communauté à Bagdad.

Le Pentagone a estimé mercredi que seule une détérioration "extrême" de la sécurité justifierait un ralentissement du programme aux termes duquel les 96.000 soldats américains encore déployés dans le pays mettraient fin aux opérations de combat en août avant de se retirer progressivement d'ici à la fin 2011.

Les attentats de jeudi ont eu lieu malgré des mesures de sécurité renforcées pour les 950.000 Irakiens en droit de voter à l'avance, issus principalement des forces de sécurité.

"QUE SONT DEVENUES LES PROMESSES ?"

Les compagnies pétrolières étrangères qui se remettent à investir en Irak surveillent la situation pour savoir si les progrès enregistrés sur le plan de la sécurité seront préservés face aux miliciens chiites - soutenus par l'Iran selon l'armée américaine - et aux islamistes sunnites comme ceux d'Al Qaïda.

L'"Etat islamique d'Irak", affilié à Al Qaïda, a menacé en février de saboter le scrutin du 7 mars par des moyens "militaires" pour empêcher le déroulement d'une "farce" visant selon lui à cimenter la domination des chiites sur les sunnites.

Parmi les policiers qui votaient dans la ville sainte chiite de Nadjaf, la sécurité figurait en bonne dans les sujets évoqués, avec... les engagements non tenus.

"Que sont devenues les promesses qui avaient été faites ?", s'interrogeait Raad Djaafar. "Nous ne voulons pas d'un dirigeant qui se contente à donner des armes aux riches cheikhs."

Djaafar a dit qu'il ne voterait pas pour Maliki, qui a réalisé un bon score aux élections provinciales de janvier 2009 en plaçant la sécurité au centre de sa campagne. Mais sur les 15 policiers consultés dans un centre électoral de Nadjaf, presque tous ont dit soutenir la coalition de Maliki, l'Etat de droit.

Malgré les progrès dont il se prévaut dans les relations intercommunautaires, Maliki fait les frais d'une série d'attentats suicides dévastateurs perpétrés à Bagdad. Le Premier ministre doit compter avec la vive opposition de ses anciens partenaires chiites et l'alliance laïque de son prédécesseur à la tête du gouvernement, Iyad Allaoui.

Trente-trois personnes au moins ont péri mercredi dans des attentats suicides contre des commissariats de police et un hôpital dans la province de Diyala, au nord de Bagdad.

A Bassorah, dans le Sud à majorité chiite, un des policiers qui votaient jeudi a estimé que le scrutin était la "dernière chance" de modifier la situation par la voie des urnes.

A Kirkouk, dans le Nord, une femme soldat s'est présentée avec trois collègues féminines. "Je suis très heureuse de voter aujourd'hui, a-t-elle dit. J'espère que la liste victorieuse fournira des services et des emplois aux Irakiens."

Le Kurde Hochiar Zebari, chef de la diplomatie irakienne, a accusé les six voisins de l'Irak de chercher à peser sur l'issue des élections. "Ce n'est pas seulement un scrutin irakien, ce sont des élections régionales que les voisins de l'Irak suivent de très près", a-t-il dit mercredi soir à Reuters.

Grégory Blachier et Philippe Bas-Rabérin pour le service français