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Crise migratoire: le gouvernement grec dément des tirs à balle réelles sur des migrants en mer

Les migrants tentent de passer la frontière turco-grecque, le 4 février 2020

Les migrants tentent de passer la frontière turco-grecque, le 4 février 2020 - BULENT KILIC / AFP

Face à la décision d'Ankara d'ouvrir sa frontière, laissant des milliers de réfugiés affluer vers la Grèce, Athènes s'estime délaissé. L'Union Européenne tente de répondre à cette nouvelle crise migratoire.

Athènes a appelé mercredi les 26 autres pays de l'UE à "un message fort de solidarité" et à des aides concrètes pour faire face aux flux de réfugiés à ses frontières en provenance de Turquie.

Juste avant une réunion extraordinaire à Bruxelles des ministres de l'Intérieur de l'UE consacrée à la crise migratoire, le ministre adjoint grec à l'Immigration et l'Asile, Georges Koumoutsakos, a indiqué attendre de ses homologues l'envoi de gardes-frontières supplémentaires, des experts en matière d'asile, des interprètes, des moyens techniques et des produits non alimentaires de première nécessité.

L'UE promet au moins 700 millions d'euros pour gérer la crise

Mardi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait déjà promis "700 millions d'euros", dont la moitié immédiatement, pour gérer la nouvelle vague migratoire.

Dans une interview à l'AFP, Georges Koumoutsakos a dit avoir eu le soutien de ses homologues européens lors d'entretiens téléphoniques mardi avec plusieurs d'entre eux.

"Le message que j'ai eu était identique de la part de tous mes interlocuteurs: 'Merci pour le travail que vous faites, merci de protéger les frontières de l'UE'", a-t-il dit.

"Propagande" turque

Par ailleurs, il a lui aussi démenti catégoriquement les affirmations du gouvernement turc, selon lesquelles les autorités grecques auraient tiré contre des migrants à la frontière gréco-turque, et a nié le fait que les gardes-frontières utilisaient des balles réelles.

Accusant Ankara de "pure propagande", il a estimé que dans une telle situation de tension, "la première victime était la vérité". Pourtant, selon le gouvernorat d'Edirne (nord-ouest de la Turquie), six migrants ont été blessés par "des tirs à balles réelles". L'un d'eux est mort des suites de ses blessures.

"Non, non, non, jamais", a dit Georges Koumoutsakos. Il a en revanche évoqué la possibilité d'usage de "balles en caoutchouc".
Léonard Attal avec AFP