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Côte d'Ivoire: la grogne des militaires de Bouaké s'étend à Daloa et Korhogo

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Un mouvement de protestation de militaires a éclaté vendredi à Bouaké, capitale de l'ex-rébellion armée en Côte d'Ivoire, avant de s'étendre à la mi-journée aux villes de Daloa, dans le centre, et Korhogo dans le nord.

Des tirs à l'arme lourde ont résonné toute la matinée à Bouaké, deuxième ville de Côte d'Ivoire, dont les militaires mutins ont pris le contrôle, après avoir attaqué des commissariats de police, a constaté un correspondant de l'AFP.

A Daloa, grande ville du centre-ouest, "des militaires à moto sillonnent la ville en tirant en l'air", a raconté un habitant à l'AFP. "Ça tire, on a peur, on est caché dans la maison", a expliqué d'une voix tremblante un autre habitant joint par téléphone depuis Abidjan.

A Korhogo, un militaire joint au téléphone a indiqué que "le mouvement de révolte est observé dans cette ville. Des rues ont été occupées par les soldats".

Le gouvernement a réuni un Comité national de crise dans la matinée et devait faire dans l'après-midi un point de la situation, a-t-on appris de source proche du ministère de la Défense.

Des éléments rebelles intégrés à l'armée à l'origine des troubles

Ecoles et commerces étaient tous fermés à Bouaké, ancienne capitale de la rébellion qui contrôlait le nord du pays lorsqu'il était coupé en deux entre 2002 et 2011. Cette rébellion était favorable à l'actuel président Alassane Ouattara, alors que le sud du pays était tenu par les forces loyales à l'ex-président Laurent Gbagbo.

En novembre 2014, une vague de protestation de soldats était partie de Bouaké pour s'étendre à Abidjan, la capitale économique, et d'autres villes du pays. Les mutins réclamaient le paiement de leurs soldes.

Le président Alassane Ouattara s'était engagé fin novembre 2014 pour le paiement des arriérés de soldes.

Selon plusieurs sources sécuritaires, d'anciens éléments rebelles, intégrés en 2009 dans les forces de sécurité nationales à la suite de l'accord de paix de Ouagadougou signé en 2007, étaient à l'origine du mouvement.