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Coronavirus: Trump nomme Pence pour gérer l'épidémie, une décision contestée

Le président américain Donald Trump et son vice-président Mike Pence, le 27 février 2020

Le président américain Donald Trump et son vice-président Mike Pence, le 27 février 2020 - TASOS KATOPODIS / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Pour Donald Trump, Mike Pence est un "expert" pour traiter l'épidémie de Covid-19, mais des voix s'élèvent pour rappeler comment l'actuel vice-président aurait laissé courir une épidémie de VIH lorsqu'il était gouverneur de l'Indiana.

Donald Trump s'est efforcé mercredi de rassurer la population américaine et les marchés, inquiets par la propagation du coronavirus Covid-19, en désignant son vice-président Mike Pence pour coordonner la lutte contre la maladie et en assurant que le risque de contagion étendue dans le pays était "très faible". Jusqu'ici 15 cas ont été détectés outre-Atlantique.

"Je charge Mike Pence" de la réponse face à l'épidémie, a dit Donald Trump lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche, aux côtés des principaux responsables de la santé aux États-Unis. Selon lui, Mike Pence est un "expert" pour avoir dirigé en 2014 la lutte face un autre coronavirus, le MERS, lorsqu'il était gouverneur de l'Indiana.

"Il a alimenté une épidémie de VIH dans son État"

Mais cette décision a été pointée du doigt aux États-Unis. Sur le plan de la Santé, Mike Pence a en effet été fortement critiqué par le passé pour sa gestion de l'épidémie du VIH dans l'Indiana. Le média américain The Verge raconte notamment les coupes opérées dans le budget santé lors de la décennie 2010, alors qu'il était gouverneur, ce qui a conduit à un manque de dépistage et a amplifié l'épidémie.

L'épidémiologiste Gregg Gonsalves, qui a lié l'explosion du nombre de cas de VIH dans l'Indiana à la politique de Mike Pence, s'est indigné face à la décision de la Maison Blanche.

"Il s'agit d'un homme qui a totalement bâclé l'épidémie de VIH dans l'Indiana. Ce n'est pas une bonne idée et cela témoigne d'un manque de sérieux de la part de la Maison Blanche", écrit-il sur Twitter. "L'homme a alimenté une épidémie de VIH dans son État. Ce n'est ni un médecin ni un scientifique".

Le Huffington Post rappelle également qu'en 2000, Mike Pence avait déclaré que "malgré l’hystérie des classes politique et médiatique, fumer ne tue pas". Ce alors que le lien entre le développement de cancers et la cigarette est établi depuis les années 1950.

Où en est la contamination aux États-Unis?

Cette nomination intervient après que le Centre de contrôle et de prévention des maladies américains (CDC) a annoncé mercredi soir un premier cas "d'exposition inconnue" parmi les 15 malades. Traitée en Californie, cette personne n'a ni voyagé dans les zones à risques ni été en contact avec un autre malade.

Donald Trump a estimé lors de sa conférence de presse que les États-Unis sont prêts à répondre à l'épidémie à "une échelle beaucoup plus grande". Il a salué les premières actions mises en place, comme les restrictions de voyage en provenance de Chine, des libérations de lits dans les hôpitaux ou encore des espaces de mises en quarantaine. La Maison Blanche a également demandé au Congrès un financement de 2,5 milliards de dollars mais l'opposition démocrate estime qu'il faudrait beaucoup plus, réclamant 8,5 milliards de dollars.

Salomé Vincendon avec AFP