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Colombie: un nouvel accord de paix signé entre le gouvernement et les Farc

Juan Manuel Santos, le président colombien.

Juan Manuel Santos, le président colombien. - HO / Colombian Presidency / AFP

Le gouvernement colombien et les guérilleros ont signé un nouvel accord de paix.

La guérilla des Farc et le gouvernement colombien ont signé un nouveau traité samedi à La Havane, la capitale cubaine, pour tenter de sauver la paix, après le rejet par référendum d'un accord historique qui visait à mettre fin à 52 ans de conflit. "Je dois humblement reconnaître que ce nouvel accord est un meilleur accord", a déclaré le président colombien Juan Manuel Santos à Bogota, en faisant référence au précédent pacte négocié avec la guérilla mais rejeté dans les urnes le 2 octobre par les Colombiens. A l'époque, il avait pourtant assuré qu'il s'agissait du "meilleur accord possible".

Ce texte "contient des changements, des précisions et des contributions de divers secteurs de la société", ont annoncé les parties dans un communiqué commun lu à La Havane par des diplomates de Cuba et de Norvège, pays garants du processus de paix.

La guérilla marxiste des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) et le gouvernement du président colombien Juan Manuel Santos tenaient depuis le 22 octobre à La Havane d'intenses négociations pour tenter de sauvegarder l'accord historique signé en grande pompe le 26 septembre, au terme de quatre ans d'âpres pourparlers à La Havane.

Un texte largement remanié

Son rejet par référendum, à la surprise générale, a empêché sa mise en application, censée mettre fin à un conflit armé de plus d'un demi-siècle, le plus ancien d'Amérique latine. Le texte initial prévoyait que les Farc déposent les armes et deviennent un parti politique, mais le camp du "non" en Colombie, mené par l'ex-président Alvaro Uribe, prônait des sanctions plus sévères pour les ex-guérilleros.

Au total, selon Juan Manuel Santos, 56 des 57 dispositions du premier accord ont été modifiées, mais aucun changement fondamental ne semble avoir été apporté à l'accord initial, selon les premiers éléments divulgués par le gouvernement. La participation politique des ex-guérilléros reste le seul volet inchangé. Il est maintenu que ces derniers ne recevront pas automatiquement de sièges au Congrès, mais ils pourront être candidats aux élections. Sur le thème polémique de la justice, le chef négociateur de la partie gouvernementale, Humberto de la Calle, a laissé entendre devant la presse que seraient conservées les dispositions prévoyant que les auteurs de crimes graves repentis évitent la prison.

Par ailleurs, les Farc se sont engagées à effectuer "un inventaire de (leurs) biens et actifs" dans le cadre de la réparation aux victimes, a encore révélé M. de la Calle. L'intégralité de ce texte sera publiée dans les prochains jours.

R.V. avec AFP