Chine: un informaticien condamné à mort pour trahison

L'ancien employé d'un service consacré à la gestion des documents confidentiels du régime chinois a été condamné pour avoir transmis plus de 150.000 documents à une agence d'espionnage, selon l'autorité judiciaire.

Dorénavant, il est possible en Chine de condamner à mort une personnalité convaincue de faits de corruption. Et quand on y ajoute des allégations de haute trahison, l’affaire ne fait pas un pli. C’est sous cette double accusation que l’informaticien Huang Yu a été condamné à mort, explique la télévision chinoise ce 19 avril.

De nombreux traits de l’affaire restent dans l’ombre. Si on sait que Huang Yu a été arrêté en 2011, on ne sait pas quand la peine capitale a été prononcée et on ignore si les autorités chinoises ont déjà exécuté le condamné. Cependant, les médias chinois ont largement partagé les détails du dossier.

A l’origine, l’informaticien était employé dans un service étatique chargé de la gestion des documents secrets avant d’être licencié. La télévision publique chinoise assure alors que, par dépit, il serait entré en contact avec une "agence étrangère d’espionnage" (sans plus de précision) vendant à cette puissance des documents relatifs au Parti communiste chinois, l’armée, les questions financières. Le tribunal a estimé que Huang Yu avait transmis plus de 150.000 documents confidentiels.

Ses proches sont aussi ciblés 

La femme et le beau-frère de Huang Yu sont aussi dans le viseur de la justice chinoise. Celle-ci considère qu’ils ont livré des informations à Yu après qu’il a perdu ses accès aux bases de données de son ancien service.

Ce sont les voyages réguliers vers l’Asie du sud-est et l’augmentation sensible des revenus de Huang Yu qui ont alerté la justice chinoise et l’ont mené à sa perte. La notion de secret d’Etat est très vaste en Chine. Elle concerne jusqu’aux dates de naissance exactes des dirigeants du pays.

R.V