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Centrafrique: "Le dispositif militaire évoluera", explique un député

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Le Parlement français est appelé à voter ce mardi la prolongation de la mission de la force militaire française déployée depuis décembre en Centrafrique, sur fond d'interrogations sur les risques d'enlisement dans ce pays.

Débat aujourd'hui au Parlement sur la prolongation de l'intervention militaire française en Centrafrique. Débat qui devrait se solder par un vote favorable dans les deux chambres. 

Mais la discussion s'annonce animée. Début décembre, le président François Hollande avait promis une opération "rapide". Jean-Yves Le Drian a reconnu mi-février que l'opération serait plus longue que prévu.

Si une fois n'est pas coutume le gouvernement peut compter sur les voix de l'opposition, la droite ne va pas se gêner pour critiquer les choix du gouvernement en Centrafrique. Elle dénonce de nombreuses erreurs d'appréciation (mauvais tempo, pas assez d'hommes...).

Philippe Meunier est député UMP du Rhône. Il faisait partie de la délégation de députés (une dizaine) qui s'est rendue à Bangui la semaine dernière.

"On est intervenu beaucoup trop tard", regrette-t-il. "Le président a attendu que les choses soient catastrophiques pour intervenir. 1600 hommes étaient nettement insuffisants. L’opération sera de longue durée contrairement à ce que l'on nous avait dit. Hollande a soit menti aux Français, soit il n'a pas pris la mesures des informations qu’on lui a communiqué."

"Prendre ses responsabilités"

Sur le terrain, la situation est bien plus complexe que prévue et les 1.600 soldats français ne sont pas parvenus à faire cessez les exactions, en particulier hors de Bangui. Le cycle des représailles entre chrétiens et musulmans a provoqué la fuite de dizaines de milliers de musulmans vers le nord et le risque d'une partition du pays.

"Ce gouvernement a eu le courage de prendre ses responsabilités, a déclaré Elisabeth Guiguou, députée PS de Seine-Saint-Denis, qui préside la commission des affaires étrangères à l'Assemblée. "Il a y a 2.000 soldats français mais aussi 6.000 Africains. Il y aura également 900 Européens."

La consultation du Parlement est prévue par la Constitution pour les opérations extérieures qui se prolongent au-delà de 4 mois. Sangaris ayant débuté le 5 décembre, le vote aurait dû intervenir fin mars-début avril, mais les travaux du Parlement seront suspendus à cette période en raison des élections municipales.

"On sait l'ampleur du chaos en Centrafrique"

Pour François Loncle, député PS de l'Eure et vice-président du groupe PS à l'Assemblée nationale, invité ce mardi sur RMC, la France a vocation à rester en Centrafrique. "Il y a encore beaucoup de travail à faire. Vous savez l'ampleur du chaos en Centrafrique. La France est investie dans 3 domaines, l'armée, l'humanitaire et le domaine politique". Face à la demande du nouveau président, de maintenir des troupes française dans le pays jusqu'en 2015, François Loncle temporise en expliquant que les soldats seront de moins en moins nombreux et avec de nouvelles missions. "Ca ne veut pas dire rester pour tout ce que je viens de décrire. En ce qui concerne le dispositif militaire, il évoluera et j'espère qu'il évoluera à la baisse".

Reste à savoir quelle seront les nouvelles missions pour nos soldats : sécuriser, désarmer, sans doute les deux.

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La rédaction