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Catalogne: l'indépendantiste Artur Mas défend son parti soupçonné de corruption

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Le président indépendantiste de la Catalogne a contesté ce vendredi devant le Parlement régional les soupçons de corruption pesant sur son parti. Un scandale qui survient à deux semaines du premier vote au sein du parlement sur la réélection d'Artur Mas comme président.

Artur Mas, qui comparaissait à sa demande, a qualifié cette enquête de "chasse" contre Convergencia democratica de Catalunya (CDC), dont le projet est de mener sa région, la Catalogne (nord-est) vers l'indépendance.

Des élections régionales ont donné le 27 septembre une majorité de sièges aux séparatistes (72 sur 135) au parlement où les députés élus dans le cadre de cette nouvelle législature siègeront officiellement lundi pour la première fois. L'opposition de Artur Mas l'accuse de se servir de l'indépendantisme comme d'un écran de fumée, pour occulter les soupçons de financement illégal pesant depuis une décennie sur CDC, jamais vérifiés.

Inculpation pour fraude fiscale

La formation est poursuivie dans deux affaires de financement illégal et son fondateur, Jordi Pujol (président de région de 1980 à 2003) est inculpé pour fraude fiscale. Depuis août, le siège du parti a été perquisitionné à deux reprises et les autorités ont arrêté cette semaine les deux derniers trésoriers du parti. Le trésorier actuel, Andreu Viloca, a été écroué jeudi tandis que son prédécesseur Daniel Osàcar, visé dans une autre affaire de corruption, a été libéré vendredi mais reste inculpé. La justice cherche à déterminer si CDC a reçu des donations d'entreprises à travers une fondation liée au parti, en échange de l'attribution de contrats publics. Cette attribution est "impeccable", a insisté Artur Mas, assurant que le système ne permettait pas à son exécutif de disposer "d'accorder de traitement faveur".

Une affaire qui entache le parti indépendantiste

Ce scandale éclate à deux semaines du premier vote au sein du parlement sur la réélection d'Artur Mas comme président. Sa coalition Junts pel Sí (Ensemble pour le oui, 62 députés), aura besoin d'un autre parti indépendantiste, de gauche radicale, la CUP (10 députés), très critique à l'égard des politiques d'austérité de Artur Mas et de la corruption entachant son parti.

Pendant sa comparution, l'opposition a clamé ce vendredi qu'Artur Mas n'avait plus de légitimé pour être président. Même au sein de sa coalition, les indépendantistes d'ERC (Esquerra Republicana de Catalunya, gauche) ont réclamé que soient dissipés "tous les doutes sur un parti qui a assumé la responsabilité" de mener la Catalogne vers l'indépendance.

la rédaction avec AFP