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Calme dans les rues d'Abidjan, Nicolas Sarkozy hausse le ton

Soldats de l'Onu dans les rues d'Abidjan. L'appel du camp d'Alassane Ouattara à de nouvelles manifestations en Côte d'Ivoire n'a apparemment pas été suivi par la population vendredi après les affrontements meurtriers de la veille. Alors que les rues d'Abi

Soldats de l'Onu dans les rues d'Abidjan. L'appel du camp d'Alassane Ouattara à de nouvelles manifestations en Côte d'Ivoire n'a apparemment pas été suivi par la population vendredi après les affrontements meurtriers de la veille. Alors que les rues d'Abi - -

par Tim Cocks et Ange Aboa ABIDJAN (Reuters) - L'appel du camp d'Alassane Ouattara à de nouvelles manifestations en Côte d'Ivoire n'a apparemment...

par Tim Cocks et Ange Aboa

ABIDJAN (Reuters) - L'appel du camp d'Alassane Ouattara à de nouvelles manifestations en Côte d'Ivoire n'a apparemment pas été suivi par la population vendredi après les affrontements meurtriers de la veille.

Les rues d'Abidjan étaient calmes en milieu de journée.

Les violentes manifestations de jeudi entre troupes loyales à Laurent Gbagbo et partisans de Ouattara ont fait au moins 20 morts, dix manifestants et dix membres des forces de l'ordre.

Il s'agit des heurts les plus graves depuis que le pays a basculé dans une situation de blocage politique, les deux candidats du second tour de l'élection présidentielle, le 28 novembre, revendiquant la victoire.

Le gouvernement mis en place par Alassane Ouattara, déclaré vainqueur par la Commission électorale indépendante avec le soutien de la communauté internationale, a indiqué pour sa part que les forces soutenant Gbagbo avaient tué 14 manifestants qui marchaient sur le siège de la Radio-télévision ivoirienne (RTI).

Les partisans de l'ancien Premier ministre avaient annoncé leur intention de poursuivre le mouvement vendredi pour forcer le président sortant à céder le pouvoir.

En milieu de journée, les rues de la ville étaient calmes, seuls quelques coups de feu sporadiques étant entendus en provenance du quartier de Cocody, théâtre des affrontements les plus violents jeudi. L'armée a pris position aux principaux carrefours de la ville et bloque l'accès à l'hôtel du Golf où est installé Alassane Ouattara et son gouvernement.

L'échec de ses partisans semble montrer que Laurent Gbagbo contrôle fermement l'appareil militaire, notamment la garde présidentielle, qui, d'après des témoins, a joué un rôle majeur dans ces affrontements.

D'après le camp Gbagbo, certains manifestants étaient armés. Du côté d'Alassane Ouattara, on affirme que des miliciens originaires du Liberia ont attaqué la foule. Les deux parties démentent ces accusations réciproques.

ULTIMATUM DE SARKOZY À GBAGBO

Dans ce calme précaire, une délégation de l'Union africaine conduite par Jean Ping, président de la Commission africaine, est arrivée à Abdijan où elle doit discuter avec les deux camps.

L'UA a cependant fait savoir qu'elle ne croyait guère en un accord de partage de pouvoir qui permettrait de sortir la Côte d'Ivoire de cette crise. L'objectif des discussions est d'empêcher le pays de sombrer dans une nouvelle guerre civile après celle de 2002-2003.

Les réactions internationales se multiplient. Nicolas Sarkozy a estimé que Laurent Gbagbo devait se plier sans délai au verdict des urnes sous peine d'encourir des sanctions européennes et d'avoir affaire au tribunal pénal international.

Le président ivoirien sortant et son épouse "ont leur destin entre leurs mains", a dit le chef de l'Etat français lors d'une conférence de presse à l'issue du Conseil européen à Bruxelles.

Si Laurent Gbagbo n'a pas quitté "avant la fin de la semaine" le poste qu'il continue d'occuper "en violation de la volonté du peuple ivoirien, ils seront nommément sur la liste des sanctions" européennes, a ajouté Nicolas Sarkozy dont l'appel a été repris en écho par les Vingt-sept.

"Le Conseil européen appelle tout les dirigeants ivoiriens, civils et militaires, à se placer, si ce n'est pas encore le cas, sous l'autorité du président démocratiquement élu, Alassane Ouattara", dit un communiqué émis après le sommet de Bruxelles.

L'Union européenne s'est accordée lundi sur des sanctions ciblées contre le président de la Côte d'Ivoire et son entourage. Mais on souligne à Bruxelles, de source diplomatique, que la France presse ses partenaires pour que les sanctions ne soient pas immédiatement appliquées.

L'Onu, les Etats-Unis, les Etats africains et la France ont reconnu la victoire d'Alassane Ouattara mais Laurent Gbagbo et le Conseil constitutionnel la contestent en faisant état d'une fraude électorale massive dans le nord du pays.

A Washington, un responsable de l'administration américaine avait prévenu jeudi que les Etats-Unis, la France et les puissances africaines avaient fixé à Laurent Gbagbo un ultimatum pour quitter la Côte d'Ivoire dans un délai qui se compte "en jours", faute de quoi il s'exposerait à des sanctions.

Henri-Pierre André, Bertrand Boucey et Pierre Sérisier pour le service français, avec Emmanuel Jarry et Julien Toyer à Bruxelles, édité par Gilles Trequesser