Bus : le preneur d'otages tué par la police à manille

La police philippine a abattu un preneur d'otages, un ancien policier de 55 ans, qui retenait depuis le début de la journée de lundi une quinzaine de touristes dans un autocar. /Photo prise le 23 août 2010/REUTERS/Erik de Castro - -
par Manny Mogato et Romeo Ranoco
MANILLE (Reuters) - La police philippine a abattu un preneur d'otages qui retenait depuis le début de la journée de lundi une quinzaine de touristes dans un autocar. Certains en sont sortis vivants mais il semble y avoir des victimes.
Lourdement armé, le preneur d'otage, un ancien policier de 55 ans, Rolando Mendoza, avait pris le contrôle de l'autocar en début de journée avec 25 personnes à bord, sur une grande artère du principal parc de la capitale, Manille.
"Le preneur d'otages a été tué. Il a choisi la confrontation avec nos hommes", a dit à la presse le colonel de police Nelson Yabut. Les autorités affirmaient ne vouloir employer la force qu'en dernier recours.
"Lors de notre premier assaut, le capitaine Mendoza était couché au milieu du couloir et a tiré sur un de nos agents. Lors de notre second assaut, nous l'avons tué", a-t-il ajouté.
Avant d'entrer par l'avant du véhicule, les policiers en ont retiré un corps. La Croix-Rouge a déclaré qu'au moins cinq otages avaient quitté l'autocar vivants, mais on pouvait voir des corps en être extraits sur les images de télévision.
ARMÉ D'UN M-16
Cette prise d'otage a duré onze heures.
Elle a connu son épilogue plus d'une heure après le début de l'intervention policière. Les forces de sécurité ont d'abord tiré sur les pneus du véhicule pour l'immobiliser, puis des commandos ont brisé les vitres avant d'encercler l'autocar.
Le chauffeur avait pris la fuite après la première rafale de tirs. Vingt-cinq personnes se trouvaient à bord lorsque Rolando Mendoza, qui réclamait sa réintégration dans la police, s'est emparé du véhicule. Neuf d'entre elles, dont trois femmes et trois enfants, avaient été libérées progressivement.
Le preneur d'otages semblait enclin à négocier durant la journée - il avait demandé de la nourriture pour les otages et du carburant pour faire fonctionner la climatisation.
Mais l'ancien officier, armé d'un fusil mitrailleur M-16 et d'armes légères, a fini par menacer de tuer les touristes originaires de Hong-Kong qu'il gardait avec lui à bord.
Disant voir les forces spéciales encercler le véhicule, il avait prévenu lors d'une interview donnée par téléphone à une radio locale: "Je sais qu'ils me tueront. Je leur dis de partir parce qu'à tout moment, je peux leur faire la même chose."
Il avait lancé dans la matinée un premier ultimatum, sans que celui-ci soit suivi de quoi que ce soit de particulier. Un des neuf otages relâchés l'avait même été après l'heure dite.
Selon son frère Gregorio, interrogé par une chaîne de télévision locale, Mendoza était contrarié par son limogeage. Les médias ont rapporté qu'il avait été relevé de ses fonctions pour divers motifs, dont des faits d'extorsion.
Avec Rosemarie Francisco et Karen Lena, et James Pomfret à Hong-Kong, Marine Pennetier et Grégory Blachier pour le service français, édité par Gilles Trequesser