Brésil: Dilma Rousseff en tête au premier tour de la présidentielle

La présidente sortante est arrivée en tête du scrutin dimanche, avec 41,48% des voix selon des résultats officiels presque définitifs. Le second tour, où elle sera opposée au social-démocrate Aecio Neves, devrait être plus disputé.

Dilma Rousseff a remporté dimanche la première manche de la bataille présidentielle, mais elle n'a pas encore remporté l'élection. La présidente sortante du Brésil est arrivée en tête du scrutin dimanche, avec 41,48% des voix, selon des résultats officiels presque définitifs. Mais la lutte s'annonce serrée pour le second tour, où elle sera opposée au social-démocrate Aecio Neves le 26 octobre prochain. Ce qu'il fallait retenir de ce premier tour.

>Dilma Rousseff en tête, mais...

La candidate du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir depuis 12 ans, a largement viré en tête du premier tour dimanche, avec 41,48% des voix, selon des résultats officiels presque définitifs.

Mais son rival du Parti social-démocrate brésilien (PSDB) Aecio Neves, en pleine dynamique d'ascension, a obtenu un score de 33,68%, bien supérieur aux 26-27% annoncés par les sondages de samedi.

>Marina Silva éliminée

Ex-favorite du scrutin, la candidate écologiste Marina Silva, dissidente du Parti des travailleurs (PT, gauche) de Dilma Rousseff, a laissé planer le suspense sur ses consignes de vote au second tour.

Elle s'était fortement opposée à Dilma Rousseff pendant la campagne, calquant son programme économique sur celui du social-démocrate Aecio Neves, qualifié pour le second tour.

Dans ses premières déclarations dimanche soir, elle a expliqué que la décision sur le candidat qu'elle soutiendra le 26 octobre sera prise de manière conjointe au sein de la coalition qu'elle a formée avec le Parti socialiste brésilien (PSB), dont elle défendait les couleurs sans en être membre. "Nous allons nous réunir et nous allons dialoguer entre nous. Le Brésil a clairement signifié qu'il n'était pas d'accord avec la situation actuelle", a déclaré Marina Silva lors d'une conférence de presse à Sao Paulo.

> Une élection XXL

Plus de 142 millions d'électeurs brésiliens ont voté dimanche pour élire leur président, mais aussi leurs 513 députés fédéraux, 1.069 députés régionaux, ainsi que 27 gouverneurs et un tiers du Sénat (27 sièges) parmi plus de 26.000 candidats.

> "Oussama Ben Laden" arrêté

Les Brésiliens votaient aussi pour élire leurs parlementaires, scrutin au cours duquel plusieurs personnalités se sont fait remarquer. A commencer par le candidat au poste de député de l'Etat d'Amazonas (nord du Brésil), enregistré sous le nom d'Oussama Ben Laden. Il a été arrêté dimanche pour délit électoral alors qu'il distribuait des bouteilles d'eau aux électeurs qui voteraient pour lui. "Déguisé en arabe, il était à la porte d'une école transformée en bureau de vote pour 20.000 électeurs, sous prétexte de vendre de l'eau, mais (en fait) il demandait des votes", a déclaré le juge électoral, Henrique Veiga, cité par G1.

> L'ex-footballeur Romario élu sénateur

Champion du monde en 1994 avec la Seleçao brésilienne, Romario a été facilement élu avec 63,39% des voix face à son rival du Parti démocratique Cesar Maia (20,5%), une figure de la politique carioca, selon des résultats officiels presque définitifs portant sur 90% des votes.

> Le clown Tiririca réélu député avec un million de voix

Le populaire clown brésilien Tiririca, devenu en 2010 député fédéral à Sao Paulo sous le slogan "ça ne peut pas être pire", a été réélu dimanche, obtenant un million de voix. Ce résultat fait de lui le deuxième député le mieux élu du pays, selon les données du Tribunal supérieur électoral (TSE).

Il y a quatre ans, ce clown, alors analphabète, avait recueilli 1,3 million de voix pour son parti de la République (PR, droite) et avait ainsi été le député le mieux élu du Brésil. "Vous savez, vous, ce que font les députés? Moi non plus, alors votez pour moi et je vais vérifier", disait Tiririca en campagne, menée avec tenue de clown et perruque colorée.

S. C. avec AFP