Boko Haram attaque un village nigérian mais semble affaibli

Une pancarte illustre le combat de l'armée nigériane contre Boko Haram en juillet 2015. - PIUS UTOMI EKPEI / AFP
Ce genre de drames était devenu plus rare dans le nord-est du Nigéria depuis une contre-offensive de l’armée l’an passé mais les attaques du groupe islamiste Boko Haram semblent en recrudescence dans cette région africaine. Il y a deux semaines, les villages de Gurum et Dokshi subissaient les assauts de la milice et vingt personnes au moins y ont perdu la vie. Dans la nuit du 20 avril, c’est le village de Zango, à 150 kilomètres environ de l’Etat de Yobé, que des troupes suspectées d’appartenir à Boko Haram ont ciblé.
"Ils sont arrivés vers minuit et ont commencé à tirer dans le village, ce qui a forcé les habitants à se réfugier dans la brousse", décrit Aisami Mamman, enrôlé dans un groupe paramilitaire opposé à Boko Haram avant de poursuivre: "Certains les ont poursuivis et les ont tués, pendant que d’autres incendiaient le village. Tout a brûlé."
Régime sec pour Boko Haram
L’attaque a fait onze morts et de nombreux blessés sur le terrain, selon le même témoin. Les motivations des assaillants sont incertaines mais le groupe se trouve à présent dans une grande difficulté matérielle. L’armée nigériane a repris de nombreuses zones contrôlées de manière éphémère par Boko Haram ces derniers mois, défait ses soldats et coupé les axes de communication habituellement empruntés par les combattants islamistes. Preuve d'une certaine fébrilité, il y a quinze jours, les attaques dirigées contre Gurum et Dokshi avaient servi avant tout à la milice à dérober bétail et nourriture.
Enfin, les miliciens de Boko Haram, qui affectionnaient jusqu’ici les déplacements en pick-up, sont montés à l’assaut de Zango sur des chevaux, signe que le groupe subit à présent le contrecoup d’une pénurie de pétrole.
En décembre dernier, BFM Business évoquait déjà les revers de Boko Haram.