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Bhopal: manifestations pour le 30e anniversaire de la catastrophe

30 ans après la catastrophe industrielle la plus meurtrière au monde, les enfants paient le prix de la tragédie de Bhopal.

30 ans après la catastrophe industrielle la plus meurtrière au monde, les enfants paient le prix de la tragédie de Bhopal. - Indranil Mukherjee - AFP

Des manifestants ont brûlé mardi des effigies représentant Dow Chemicals et brandi des pancartes demandant justice pour marquer les trente ans de la catastrophe industrielle la plus meurtrière au monde, à Bhopal, en Inde. Cet accident a directement provoqué la mort de 3.500 personnes. On estime en outre que 25.000 habitants sont morts dans les années qui ont suivi la catastrophe.

Le 2 décembre 1984, un nuage d'isocyanate de méthyle, un gaz très toxique, s'échappait d'une usine d'Union Carbide, asphyxiant la ville de Bhopal en Inde et provoquant la catastrophe industrielle la plus meurtrière au monde.

Des manifestants ont brûlé mardi des effigies représentant Dow Chemicals et brandi des pancartes demandant justice pour marquer les trente ans de l'incident.

Cet accident a directement provoqué la mort de 3.500 personnes. On estime en outre que 25.000 habitants sont morts dans les années qui ont suivi la catastrophe.

Quelque 40 tonnes de substances toxiques s'étaient échappées de l'usine du groupe Union Carbide.

Un désastre toujours en cours

Mais les conséquences de cette tragédie sont sans fin pour les habitants des alentours de l'usine, nombre d'entre eux ayant donné naissance à des enfants avec des malformations. Leur nombre est impossible à établir mais, dans les rues proches du site abandonné, beaucoup de familles ont eu, après 1984, des enfants morts prématurément ou souffrant de graves problèmes de santé. Depuis des années, les survivants ont lutté pour que le site de la catastrophe soit nettoyé, mais ils affirment que les efforts ont été ralentis par le rachat d'Union Carbide par le conglomérat américain Dow Chemical en 2001.

Les indemnités se font toujours attendre

"Nous demandons justice", peut-on lire sur une pancarte des manifestants montrant la photographie glaçante d'une main dégageant de la terre la tête d'un bébé mort partiellement enseveli, une des images les plus célèbres de la catastrophe. "Dow doit assumer les conséquences du désastre toujours en cours à Bhopal", exige une autre pancarte.

Les organisations militantes réclament depuis longtemps que Dow Chemicals verse des indemnités supplémentaires aux victimes et nettoie le site de l'accident, qu'ils estiment encore contaminé. "En manifestant, nous voulons nous assurer que le gouvernement ne relègue jamais cette affaire au second plan", explique Rashida Bee, une activiste de longue date qui milite en faveur des victimes et des enfants touchés par la catastrophe.

En 1989, Union Carbide acceptait de verser 470 millions de dollars (378 millions d’euros), soit 550 dollars (442 euros) en moyenne par victime, après cinq ans d’âpres négociations avec le gouvernement indien. "C’est exactement la somme dépensée par Exxon Valdez pour hélitreuiller chaque otarie menacée par une marée noire dans l’Alaska la même année", rappelle Rachna Dhingra, du Groupe pour l’information et l’action à Bhopal, une association de défense des victimes auprès du Monde.

Les habitants aux alentours de l’usine boivent de l'eau toujours polluée par ces pesticides. Le secrétaire général d'Amnesty International, Salil Shetty, qui mène le combat pour l'augmentation des indemnisations, estime qu'il y a des preuves de l'empoisonnement.

K. L. avec AFP