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Ban ki-moon au pakistan dévasté par les inondations

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, dans un camp de victimes des inondations dans la province pakistanaise de Punjab. Ban Ki-moon a exhorté la communauté internationale à accélérer l'acheminement de l'aide au Pakistan, lors d'une visite d

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, dans un camp de victimes des inondations dans la province pakistanaise de Punjab. Ban Ki-moon a exhorté la communauté internationale à accélérer l'acheminement de l'aide au Pakistan, lors d'une visite d - -

par Zeeshan Haider ISLAMABAD (Reuters) - Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté la communauté internationale à accélérer...

par Zeeshan Haider

ISLAMABAD (Reuters) - Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a exhorté la communauté internationale à accélérer l'acheminement de l'aide au Pakistan, dimanche, lors d'une visite dans plusieurs zones sinistrées par les inondations qui ont touché le pays ces deux dernières semaines.

Selon l'Onu, six millions de personnes n'ont toujours pas reçu d'aide et manquent d'eau potable, de vivres, de médicaments ou sont pour l'heure sans-abri. Sur les 459 millions de dollars nécessaires aux premières opérations de secours, seul le quart est parvenu sur place, estiment les Nations unies.

"Je suis ici (...) pour dire la sympathie et la solidarité des Nations unies au peuple et au gouvernement du Pakistan en cette période d'épreuves", a dit Ban dès sa descente d'avion. "Je suis venu, aussi, pour exhorter la communauté internationale à accélérer l'envoi de l'aide au Pakistan."

Il a martelé ce message lors d'une conférence de presse donnée après s'être rendu dans plusieurs zones inondées. "Cette catastrophe est loin d'être terminée. Les pluies continuent de tomber et pourraient se poursuivre pendant plusieurs semaines. Des barrages risquent de s'effondrer", a-t-il souligné.

Les inondations, qui ont fait plus de 1.600 morts et deux millions de sans-abri à la suite de pluies de mousson exceptionnelles, touchent au total 20 millions de personnes, soit près de 12% de la population.

Au cours de sa visite, Ban Ki-moon s'est entretenu avec le président Asif Ali Zardari, très critiqué pour ne pas avoir écourté un voyage en Europe au plus fort des inondations, les plus graves du pays depuis 80 ans.

Le secrétaire général de l'Onu a rencontré par la suite le Premier ministre Yusuf Raza Gilani dont les services ont prévenu dimanche qu'une "deuxième et une troisième importantes vagues de précipitations pourraient se révéler encore plus dangereuses" que les précédentes.

Plusieurs responsables ont dit redouter de nouvelles fortes pluies, avançant l'hypothèse de la rupture de barrages et de bassins de rétention à travers le pays.

De leur côté, les services météorologiques pakistanais ont annoncé que d'importantes précipitations étaient attendues dans le Punjab, ainsi que dans le nord-ouest du pays, et que des pluies plus modérées frapperaient au cours des deux prochains jours les provinces du Sindh et du Balouchistan.

UNE CATASTROPHE SANS PRÉCÉDENT DEPUIS L'INDÉPENDANCE

Selon les Nations unies, près d'un tiers du territoire pakistanais est touché par les inondations, soit l'équivalent de la superficie de l'Italie.

L'Onu se montre de plus en plus préoccupée concernant les maladies liées à la contamination des eaux. Un cas de choléra a été confirmé dans un hôpital de la vallée de Swat, dans le nord du pays, et les organisations humanitaires ont pris des mesures pour prévenir une crise sanitaire.

Le porte-parole des opérations humanitaires de l'Onu, Maurizio Giuliano, a fait état de 36.000 personnes souffrant de diarrhée aiguë.

Lors d'un discours prononcé à l'occasion de l'anniversaire de l'indépendance, Raza Youssouf Gilani a estimé que le Pakistan faisait face à des défis comparables à ceux soulevés par la partition de l'empire des Indes en 1947.

Le gouvernement, dépassé par l'ampleur du désastre, est sous le feu des critiques pour avoir tardé à réagir face à la crise, laissant l'armée et les organisations internationales gérer la situation.

Le mécontentement grandit, laissant planer le risque de troubles sociaux mais, selon des analystes, l'armée est suffisamment occupée par la lutte contre les taliban pakistanais pour s'immiscer dans la vie politique et tenter de reprendre le pouvoir.

Le chef de l'opposition, Nawaz Sharif, a promis de coopérer avec les autorités. "Les considérations politiques en ce moment sont 'haram' (interdites par l'islam)", a-t-il dit lors d'une conférence de presse.

Le coût économique de ces inondations va peser lourd sur le budget du Pakistan et le ministère des Finances a annoncé que l'objectif de 4,5% de croissance du PIB prévu cette année ne serait pas atteint.

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, estime à un milliard de dollars le coût des destructions des récoltes et a annoncé que son organisme allait étudier le déblocage de 900 millions pour venir en aide aux Pakistanais.

Avec Kamran Haider, Marine Pennetier, Guy Kerivel et Olivier Guillemain pour le service français