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Autriche: le chancelier Sebastian Kurz confronté à une motion de censure

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz s'exprime devant le bureau de son parti à Vienne, le 20 mai 2019

Le chancelier autrichien Sebastian Kurz s'exprime devant le bureau de son parti à Vienne, le 20 mai 2019 - ROLAND SCHLAGER, APA/AFP

En pleine "Ibiza gate", le chancelier autrichien est confronté à une motion de censure. Laquelle pourrait bien mettre un terme à son poste à la tête de l'Etat.

Sebastian Kurz résistera-t-il à l'"Ibizagate"? Confronté à une motion de censure, le chancelier autrichien est sur la sellette après le départ, ce lundi, de ses alliés d'extrême droite minés par les accusations de corruption.

En débarquant son vice-chancelier filmé à Ibiza dans des tractations financières douteuses, puis en annonçant des élections anticipées, le chef du gouvernement a tenté de garder la main et de contenir les déflagrations d'un scandale inédit en Autriche.

Une motion de censure qui a ses chances

Dès sa première déclaration samedi, vingt-quatre heures après les révélations qui ont entraîné la chute du leader d'extrême droite Heinz-Christian Strache, Sebastian Kurz est entré en campagne, appelant les Autrichiens à élargir la majorité de son parti conservateur.

Mais le pari du jeune dirigeant de sortir renforcé de cette crise se heurte à un premier écueil. Lundi prochain, il affrontera une motion de censure déposée par le petit parti écologiste Jetzt. Motion qui exige son départ de la chancellerie et la nomination d'un gouvernement d'experts jusqu'aux élections législatives qui devraient se tenir en septembre.

Le parti ÖVP du chancelier seul à la barre

Or les sociaux-démocrates et le parti d'extrême droite FPÖ n'ont pas exclu de voter la défiance, constituant une majorité de fait, pour renverser Sebastian Kurz et son gouvernement.

"Comment exiger la confiance de quelqu'un à qui l'on vient précisément de manifester sa défiance", a cinglé l'ex-ministre de l'Intérieur Herbert Kickl, figure controversée de l'extrême droite, juste après avoir été limogé sans ménagement lundi par le chancelier.

Pour Sebastian Kurz, le maintien de ce ministre était incompatible avec le déroulement de l'enquête sur la vidéo tournée secrètement dans une villa d'Ibiza en 2017, où Heinz-Christian Strache se montre prêt à offrir des marchés publics autrichiens à la pseudo-nièce d'un oligarque russe.

En représailles, les autres ministres FPÖ ont quitté le gouvernement, laissant le parti ÖVP du chancelier seul à la barre.

Aude Solente avec AFP