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Attentats: l'Allemagne pleinement solidaire de la France

Ursula von der Leyen, ma ministre allemande de la Défense et son homologue français, Jean-Yves Le Drian, à Bruxelles, le 17 novembre.

Ursula von der Leyen, ma ministre allemande de la Défense et son homologue français, Jean-Yves Le Drian, à Bruxelles, le 17 novembre. - THIERRY CHARLIER / AFP

La ministre allemande de la Défense a fait savoir mardi à son homologue français que la Bundeswehr, l'armée allemande, allait renforcer sa présence en Afrique de l'Ouest. Le sujet de l'aide que Berlin pourrait apporter à Paris dans son conflit contre Daesh doit être encore précisé.

L’Allemagne est plus que jamais aux côtés de la France. Il suffit de lire la presse allemande pour s’en convaincre. Les éditorialistes sont unanimes. Même le terme de guerre utilisé par François Hollande pour caractériser les attaques terroristes de vendredi ne fait pas polémique. Ce mercredi matin, l’éditorialiste de la Bild Zeitung, le quotidien le plus lu d’Allemagne, expliquait à ses lecteurs la définition de cette guerre d'un nouveau type: "il ne s'agit pas d'une guerre du XXème siècle où des armées s’affrontent mais d'une guerre de notre temps. Une guerre que nous a déclaré l’idéologie criminelle de l’islamisme politique". L'utilisation du "nous" n''est en rien anodine.

Ce journal populaire a d’ailleurs fait sa une avec l’événement qui cette nuit a semé l’effroi en Allemagne: la crainte d’un attentat dans le stade de football de Hanovre où devait avoir lieu un match entre la Mannschaft et l’équipe des Pays-bas. La rencontre a été annulée au dernier moment et les forces de l'ordre ont fouillé les lieux au peigne-fin, sans rien trouver.

Le budget de la Bundeswehr dépasse celui de l'Armée française 

Avec cette annulation à la dernière minute, tous les Allemands ont pris conscience qu’ils n'étaient sont pas à l’abri des menace que Daesh fait peser sur l’Europe. D'ailleurs même la question d’une intervention de l’armée allemande n’est plus taboue. Mardi 17 novembre, lors d'une réunion à Bruxelles des ministres européens de la Défense, Ursula von der Leyen a promis à son homologue français, Jean-Yves Le Drian que l'armée allemande allait renforcer sa présence en Afrique de l’Ouest et notamment au Mali.

L'idée même que leur pays puisse s'impliquer militairement dans cette guerre ne va pourtant pas de soi dans l'opinion publique. Il faut savoir que jusqu’en 2012, il était constitutionnellement interdit à la Bundeswehr d’intervenir sur le territoire allemand, même en cas d’agression terroriste. Les forces armées n’a jamais été mises en avant par l’Etat. Elles ne pas pour autant dénuées de moyens. Leur budget est même supérieur à celui de l’armée française. Avec une nuance d'importance. Les 180.000 hommes et femmes qui portent l'uniforme allemand sont bien payés. La masse salariale est telle que les militaires manquent de moyens pour renouveler et entretenir leur armement.

L'opinion publique est-elle prête à une implication militaire plus importante de son armée dans cette guerre? Et que signifie l'article du traité européen invoqué par François Hollande pour appeler à un soutien les 27 autres pays de l'Union? Jean-Yves Le Drian l'a dit clairement à ses homologues: "On va entrer dans des discussions techniques pour voir ce que chacun peut apporter soit pour augmenter nos capacités en Syrie ou en Irak, soit pour alléger notre effort sur d'autres théâtres d'opérations". La balle est donc dans le camp d'Angela Merkel. Avec une nuance de taille par rapport à la gestion par la France de cette guerre. La chancelière ne peut rien faire sans l'aval de son parlement.

Pierre Kupferman
https://twitter.com/PierreKupferman Pierre Kupferman Rédacteur en chef BFM Éco