Attentat de Berlin: l'enquête se penche sur le trajet et les éventuels soutiens d'Anis Amri

Identifié comme l’auteur de l’attentat de Berlin lundi dernier, Anis Amri est mort dans la nuit de jeudi à vendredi, dans une ville jouxtant Milan. Et la trajectoire l’ayant emmené hors d’Allemagne est toujours bien mystérieuse pour les enquêteurs.
1.000 kilomètres en trois jours
Après avoir tué douze personnes sur un marché de Noël berlinois, Anis Amri a parcouru 1.000 kilomètres en à peine trois jours. Le tout en franchissant au moins deux frontières. Deux frontières car les polices européennes sont à présent convaincues d’une donnée importante: Anis Amri a transité par la France. Dans ses poches, après l’avoir abattu, les forces de l’ordre italiennes ont trouvé deux billets. L’un évoquait un Lyon-Chambéry à départ de la gare Part-Dieu, l’autre lui permettait de s’asseoir dans un TGV à destination de Milan après une escale à Turin. Il est établi qu’il a payé au moins un de ces billets en liquide et qu’il n’a pas composté un des deux tickets.
Comme le précise Le Parisien, la police française est à pied d’œuvre pour faire la lumière sur le passage éventuel d’Anis Amri sur le territoire national. La police antiterroriste est saisie et les vidéos des caméras d’exploitation sont en cours d’analyse. Mais une autre question, et peut-être plus pressante encore, occupe l’esprit des enquêteurs. Peter Frank, chef du parquet antiterroriste de Berlin, l'a formulée:
"Maintenant, il est d’une grande importance de déterminer si dans la préparation et l’exécution de l’attentat, puis dans la fuite du suspect, il y a eu un réseau de soutien, un réseau d’aide, des complices."
Le neveu soupçonné
En fait de complicités, trois personnes, principalement, se trouvent au cœur des investigations. Ce samedi, les autorités de la Tunisie (pays dont était originaire Anis Amri) ont procédé à trois arrestations. Selon le ministère de l’Intérieur, ces trois individus, âgés de 18 à 27 ans, sont "membres d’une cellule terroriste liée au terroriste Anis Amri".
Le neveu d’Anis Amri figure d’ailleurs au nombre des suspects interpellés. Il a affirmé être resté en contact avec son oncle via l’application de communication cryptée Telegram. Il a également confié avoir fait allégeance à Daesh, une allégeance traduite concrètement dans une vidéo envoyée à Anis Amri. Ce dernier, dépeint par le jeune comme "émir" d’une cellule jihadiste allemande dénommée "Abou Al Walaa", lui aurait envoyé de l’argent pour l’aider à le rejoindre en Allemagne. Mais pour ce qui est des gens ayant pu favoriser son départ hors d’Allemagne, rien, pour le moment, ne filtre.