"On ne peut plus devenir propriétaire": les Russes touchés au portefeuille en pleine guerre contre l'Ukraine

Des ménages russes inquiets. L'Ukraine et ses alliés somment la Russie d'accepter un cessez-le-feu de 30 jours sous peine de subir un nouveau train de sanctions "massives" contre l'économie russe.
Ces mesures, "dévastratrices" selon le gouvernement français, pourraient durement toucher au porte-monnaie des Russes déjà éprouvés par trois ans de guerre. L'inflation galopante - supérieure à 10% - frappe de plein fouet le pouvoir d'achat des ménages.
Un caddie à "110 euros"
"Il y a trois ans, je remplissais mon caddie pour 40 euros. Maintenant, j'en ai facilement pour 110 euros. Tout ça à cause de la guerre", se plaint une Russe rencontrée par BFMTV dans un marché.
"Quand on est de la classe moyenne, comme moi, on ne peut plus devenir propriétaire de son appartement, ni acheter de voiture. Tout a augmenté. Je pense que tout le monde voudrait revenir à la vie d'avant", appuie une autre femme.
D'autres habitants apparaissent plus résignés. "Je suis prête à faire face à de nouvelles sanctions économiques. On est habitué maintenant", dit une Moscovite.
Envolée des prix
Dopée par son industrie militaire et ses exportations d'hydrocarbures, l'économie russe a jusqu'ici résisté aux sanctions occidentales. Mais l'horizon s'annonce bien plus morose en 2025, avec une croissance qui pourrait être comprise entre 1 et 2%, selon différentes projections.
Quant à l'inflation, elle inquiète jusqu'au Kremlin. Vladimir Poutine lui-même a ordonné à son Premier ministre en début d'année de mettre les bouchées doubles pour "obtenir une baisse" de l'envolée des prix.
En avril, la Russie a par ailleurs maintenu ses taux d'intérêt à 21%, soit le plus haut niveau depuis vingt ans, privant de nombreux ménages et entreprises d'investissements.
Les nouvelles sanctions européennes et américaines risquent d'aggraver la situation. Lors de son interview sur TF1 mardi soir, Emmanuel Macron a partagé la "volonté" de l'Europe de "prendre des sanctions à nouveau dans les prochains jours" contre la Russie, face à son refus d'appliquer le cessez-le-feu en Ukraine. Le président français a confirmé que des "discussions" étaient en cours avec "l'administration et le Sénat américain" sur ce sujet.
Sur BFMTV, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a précisé ce mercredi qu'il rencontrerait jeudi en Turquie le sénateur américain et proche de Donald Trump Lindsey Graham, "qui a conçu un paquet de sanctions extrêmement puissantes" avec notamment "des droits de douane de 500% sur les pays qui continuent d'importer du pétrole russe".
Ces mesures "dévastatrices" pourraient "asphyxier une bonne fois pour toute l'économie russe", a menacé le ministre.
S'il était adopté, il s'agirait du 17e paquet de sanctions contre la Russie depuis le début de la guerre en Ukraine en février 2022.