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"J'ai beaucoup de chance": Ania, réfugiée ukrainienne en France, raconte son périple depuis Lviv

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La jeune femme est hébergée chez un Français avec son fils et sa mère. Son mari est resté en Ukraine.

Ania est arrivée en France lundi soir. La jeune femme, accompagnée de sa mère et de son fils de 5 ans, a atterri à l'aéroport d'Orly. Ania est Ukrainienne. Elle a fui le pays auquel Vladimir Poutine a déclaré la guerre la semaine passée. En temps normal, Ania vit à Lviv, à l'est de l'Ukraine, et exerce la profession d'interprète-traductrice.

"C'est vrai que j'ai beaucoup de chance", témoigne-t-elle ce mardi sur le plateau de BFMTV dans un français parfait. "La situation à la frontière polonaise, les gens sont debout avec des enfants pendant quatre jours, en attendant le passage vers la sécurité", relate-t-elle.

10 heures pour parcourir 200 km

Ania est désormais hébergée par Thomas, membre de l'association Vendée-Ukraine, et sa famille. Derrière elle, elle a laissé son mari, qui a insisté pour que sa famille parte à l'étranger. Pour se rendre en France, Ania a pris un vol à Budapest et a fait un détour de 600 kilomètres. Elle explique avoir appris par hasard que la Hongrie avait ouvert ses frontières.

"On a appris cela, on a rapidement pris des sacs à dos", explique-t-elle.

Avant la Hongrie, Ania et sa famille avaient déjà quitté leur domicile de Lviv avec son mari, expliquant habiter au dixième étage. "Je ne m'imaginais pas descendre l'escalier à chaque sirène", confie-t-elle. La famille est d'abord partie rejoindre des amis vivant non loin de l'aéroport, puis, par sécurité, est ensuite allée dans les montagnes des Carpates chez d'autres proches.

"Là, mon mari ne trouvait pas sa place et me disait 'je me sens inutile'. (...) C'est pourquoi nous sommes partis rapidement. On a pris la route à 11 heures du matin", indique-t-elle, expliquant avoir ensuite mis dix heures pour parcourir 200 kilomètres en raison des embouteillages. "Après cette longue route, on est arrivés à la frontière, on est passés à pied rapidement", ajoute-t-elle, avant de pouvoir prendre l'avion.

Aide humanitaire

Le conjoint d'Ania se trouve actuellement à Lviv, pour "protéger (leur) ville natale". Depuis son refuge français, Ania veut "témoigner" et compte "essayer de rejoindre les Ukrainiens et les Français qui font déjà du recueil d'aide humanitaire et médicale. Je serai peut-être plus utile parce que je parle et ukrainien, et français et anglais. J'ai des contacts, des hommes, des femmes qui sont en Ukraine, à Kiev, à Kharkiv en ce moment. Je sais précisément ce dont ils ont besoin donc ça peut être vraiment utile", juge-t-elle.

Lundi après-midi, le Haut commissariat aux réfugiés (HCR), agence qui dépend des Nations unies, recensait 519.057 personnes qui ont fui depuis jeudi les combats qui font rage en Ukraine et ont gagné les pays frontaliers.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV