Guerre en Ukraine: Anatoli Tchoubaïs, proche conseiller de Poutine, a démissionné du Kremlin

Conseiller du président russe, Anatoli Tchoubaïs a démissionné de son poste, a annoncé le Kremlin mercredi. Selon des sources restées anonymes, il aurait quitté la Russie et rejoint la Turquie, en raison d'un désaccord sur la guerre en Ukraine.

C'est le premier proche de Vladimir Poutine à quitter le navire russe depuis le début de la guerre en Ukraine. Anatoli Tchoubaïs a démissionné de son poste de conseiller du président russe sur le dossier climatique, a confirmé le Kremlin mercredi. Il est le père des privatisations russes après la chute de l'Union soviétique en 1991.

"Anatoli Tchoubaïs a démissionné de son plein gré. Mais s'il est parti ou non (du pays) - c'est son affaire", a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, à l'agence russe Interfax, confirmant de nombreuses sources anonymes dans les médias russes.

Anatoli Tchoubaïs, début mars 2022. © BFMTV

Un désaccord avec l'intervention militaire en Ukraine?

Ni le porte-parole du Kremlin ni les médias russes n'ont donné la raison de cette démission et Anatoli Tchoubaïs est resté muet sur les motivations de ce départ.

Mais des sources anonymes ont indiqué à Bloomberg que la démission était due à son désaccord avec l'intervention militaire en Ukraine. Il s'agit du responsable le plus haut placé à démissionner depuis le début de l'offensive russe, le 24 février.

Vu à Istanbul

Le quotidien économique russe Kommersant indique, photos à l'appui, que l'ancien proche de Vladimir Poutine a été vu à Istanbul, en Turquie, qui accueille déjà des milliers de Russes ayant fui le pays depuis le début du conflit.

Mardi, deux yatchs appartenant au milliardaise russe Roman Abramovitch, propriétaire du club de football anglais de Chelsea, ont accosté dans le sud-ouest de la Turquie.

Figure libérale respectée, artisan des grandes et douloureuses réformes économiques des années 1990, Anatoli Tchoubaïs a occupé le poste de ministre des finances et a dirigé l'entreprise d'État russe de l'énergie. Depuis fin 2020, il était le représentant spécial du président russe sur le dossier climatique.

Il est l'un des seuls progressistes de l'époque à être resté au gouvernement tout en maintenant des liens avec les Occidentaux.

Par P.B. avec AFP