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"Ça n'a vraiment aucun sens": les habitants de Kiev sous le choc après les déclarations de Poutine

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Selon un armurier de la capitale, les ventes d'armes ont doublé depuis le regain des tensions avec la Russie voisine.

À Kiev, les rues étaient quasi-désertes lundi soir après le discours de Vladimir Poutine, durant lequel il a annoncé reconnaître les territoires séparatistes de l'Est de l'Ukraine et y envoyer l'armée russe en appui.

Alors que les contours d'une invasion de l'Ukraine se dessinent peu à peu, les habitants de la capitale ukrainienne sont partagés entre effroi et résignation.

"Ils ont trahi notre pays"

"Ça n'a vraiment aucun sens, ça ne devrait pas arriver. C'est notre territoire, pas le leur. Pas d'indépendance! C'est notre pays, et je pense que la majorité des citoyens pensent la même chose", déclare ainsi une Ukrainienne croisée par BFMTV dans les rues de la capitale.

Deux jeunes amis, qui ont suivi le discours du maître du Kremlin depuis leur téléphone assis sur un banc, récusent l'attitude russe. "Ils ont trahi notre pays", déclare ainsi un des deux jeunes hommes. Avant d'essayer de se rassurer comme il le peut.

"Je ne pense pas qu'ils viendront jusqu'ici. Nous avons une armée solide, une solide protection", continue-t-il.

Explosion des ventes d'armes

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé de son côté l'Occident à un soutien ferme. "Nous attendons de nos partenaires des mesures de soutiens claires et efficaces", a-t-il déclaré.

Mais certains de ses compatriotes préfèrent ne pas attendre l'arrivée des Occidentaux, se ruant chez les armuriers. Selon un vendeur d'armes de la capitale, ses ventes ont ainsi doublé depuis le regain des tensions avec la Russie.

"Les gens demandent des armes et achètent de tout. Des balles, des gilets par balles, tout ce qui est utile dans un combat. Casques, pistolets, couteaux.... Ils achètent tout ce qu'ils peuvent", témoigne-t-il.

Le départ des habitants situés à l'Est

À près de 600km de la capitale, dans la région de Donetsk, un des deux territoires dont Vladimir Poutine a reconnu l'indépendance, les habitants continuent de fuir, sous la menace de l'arrivée des blindés russes.

Anastasia Polenko, habitante de cette région, explique ainsi qu'elle a dû se résigner à partir avec son enfant, quand elle a constaté qu'elle était bientôt seule dans son immeuble.

"J'étais quasiment la seule qui restait. Donc j'ai finalement décidé de partir", raconte-t-elle.

Malgré le cessez-le-feu déclaré dans la région, plus de 3000 violations ont été constatées en 24 heures.

Jules Fresard