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Les dirigeants chinois et taïwanais vont se rencontrer pour la première fois

Les présidents chinois Xi Jinping et taïwanais Ma Ying-jeou.

Les présidents chinois Xi Jinping et taïwanais Ma Ying-jeou. - Erika Santelices et Jason Lee - AFP

Les présidents de la Chine Xi Jinping et de Taïwan Ma Ying-jeou vont se rencontrer samedi à Singapour, une première depuis la fin de la guerre civile en 1949.

La rencontre s'annonce historique. Pour la première fois dans l'histoire de leurs pays, depuis la fin de la guerre civile en 1949, les dirigeants taïwanais Ma Ying-jeou et chinois Xi Jinping vont se rencontrer samedi à Singapour.

En dépit d'améliorations graduelles depuis sept ans, les relations diplomatiques sino-taïwanaises restent globalement marquées par la défiance depuis la proclamation par Mao Tsé-toung de la République populaire de Chine (RPC) il y a 66 ans.

Un rapprochement salué avec prudence

Dans une dépêche de l'agence Chine nouvelle, Pékin a présenté comme une étape historique la rencontre entre les deux présidents qui vont "échanger leurs opinions sur la façon de promouvoir le développement de relations pacifiques entre les deux rives du détroit" de Formose. Toutefois, a déclaré dans un communiqué le porte-parole du président taïwanais, "aucun accord ne sera signé et aucune déclaration commune ne sera faite".

Les Etats-Unis ont salué prudemment l'annonce de la rencontre. "Nous sommes naturellement enclins à saluer les pas qui sont faits de part et d'autre du détroit de Taïwan (Formose) pour tenter de réduire les tensions et d'améliorer les relations", a déclaré le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. "Mais nous devons voir sur quoi débouche réellement la rencontre".

Une "seule Chine" avec des "compatriotes taïwanais"

Le président taïwanais s'emploie depuis sa première élection en 2008 à réchauffer des relations jusqu'alors exécrables avec la Chine, qui considère toujours l'île comme une partie intégrante de son territoire. Le Kuomintang, parti dont il est issu, a ainsi porté des négociations commerciales qui ont débouché sur la signature en juin 2010 d'un accord-cadre de coopération économique avec Pékin et d'autres gestes d'ouverture comme la reprise des vols aériens directs.

Cependant, une partie de l'opinion taïwanaise est devenue hostile à des relations plus étroites avec la Chine, redoutant, de manière générale, qu'elle n'exerce une influence croissante sur l'île.

Sur le plan diplomatique, Pékin et Taipei ont noué un dialogue entre gouvernements en 2014. Mais, illustration des rapports toujours difficiles, Pékin a récemment rejeté la candidature de Taïwan à la nouvelle Banque asiatique d'investissement, indiquant que ce pays, dont le nom officiel est République de Chine, pourrait être candidat dans un second temps, "sous une appellation appropriée". De plus, le président chinois a rappelé en mai dernier que pour Pékin il n'y avait qu'une "seule Chine" et des "compatriotes taïwanais".

la rédaction avec AFP