Le dernier salut des Cambodgiens au roi Norodom Sihanouk

Une Cambodgienne se recueille devant le portrait de Norodom Sihanouk, dont les funérailes ont lieu le 1er février 2013 - -
C'était l'une des figures politiques asiatiques du XXe siècle. Le roi Norodom Sihanouk reçoit vendredi un dernier hommage du Cambodge, pays dont il a obtenu l'indépendance en 1953 et qu'il a dirigé durant plusieurs décennies avant de s'éteindre, en octobre dernier. Son corps doit ensuite être incinéré lundi, en présence de plusieurs chefs d'Etat dont le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault.
Les fastueuses funérailles ont débuté vendredi matin, avec la sortie du palais royal du cercueil, juché sur un char doré. Protégé par une ombrelle blanche, le cercueil et son cortège se sont dirigés vers la rivière Tonlé Sap encadrés d'une haie d'honneur de responsables gouvernementaux et militaires portant médailles et décorations.
101 coups de canon
De part et d'autre du palais où il reposait depuis son décès, étaient disposées six photos du défunt tout au long de sa vie, tour à tour en moine, en jeune monarque, en militaire puis en grand-père fier et apaisé.
S'essuyant régulièrement les yeux avec un mouchoir, sa veuve, la reine Monique, suivait à pied les deux mains jointes sur la poitrine, accompagnée de son fils, le discret roi Norodom Sihamoni, en faveur duquel il avait abdiqué en 2004.
Douze canons disposés sur les bords de la rivière ont ensuite tiré 101 coups, annonçant le départ d'une longue procession menant le corps à travers la ville pour un parcours de plusieurs heures qui devait le ramener vers le crématorium, construit pour l'occasion dans un parc voisin. Le roi défunt restera jusqu'à lundi au crématorium où se succèderont des prières jusqu'à l'incinération.
Au revoir à "Monseigneur Papa"
Dès avant l'aube, les Cambodgiens s'étaient massés sur les trottoirs, portant chemise blanche et cravate noire pour les hommes, pendant que des haut-parleurs égrenaient les grands moments de la vie de Sihanouk sur fond de musique traditionnelle.
Ils étaient des centaines de milliers en milieu de matinée, selon une estimation des journalistes de l'AFP.
L'occasion pour toute une Nation de rendre un dernier hommage à celui qui se faisait appeler "Monseigneur Papa", et dont la personnalité versatile et haute en couleur l'a accompagnée tout au long de la moitié du XXe siècle.
Sihanouk est décédé à Pékin le 15 octobre, à l'âge de 89 ans. Tour à tour Premier ministre, chef de l'Etat, roi, il a accompagné les soubresauts de son pays depuis l'indépendance en 1953 jusqu'à la guerre civile, en passant par "l'âge d'or" des années 50 et 60, et la terreur des Khmers rouges.