La CPI ouvre un examen préliminaire sur la déportation présumée des Rohingyas

Des réfugiés rohingyas dans un camp au Banglesdeh le 9 septembre 2017 - Munir Uz Zaman-AFP - -
La procureure de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé ce mardi avoir ouvert un examen préliminaire concernant la déportation présumée des Rohingyas par la Birmanie vers le Bangladesh.
Fatou Bensouda a indiqué dans un communiqué qu'elle avait décidé "de conduire un examen préliminaire complet de cette situation", première étape d'un processus pouvant aboutir à une enquête formelle du tribunal basé à La Haye et, éventuellement, à des accusations.
La Birmanie rejette la décision de la Cour
Il y a deux semaines, la Cour pénale internationale s'est déclarée compétente pour enquêter sur la déportation de cette minorité musulmane, qui pourrait constituer un crime contre l'humanité. La Birmanie, elle, a "résolument" rejeté la décision de la CPI de se déclarer compétente pour enquêter.
L'organisation de défense des droits de l'homme Amnesty International a salué "l'ouverture par la Cour pénale internationale d'une importante voie vers la justice pour les Rohingyas".
Un peu plus tôt, les enquêteurs de l'ONU avaient exhorté le gouvernement civil à sortir l'armée birmane de la vie politique au vu de son implication dans "le génocide" des musulmans rohingyas.
En 2017, plus de 700.000 musulmans rohingyas ont fui la Birmanie, majoritairement bouddhiste, après une offensive de l'armée en représailles d'attaques de postes-frontières par des rebelles rohingyas.
Persécutés par les forces armées birmanes et des milices bouddhistes, les membres de la minorité musulmane se sont réfugiés dans d'immenses campements de fortune au Bangladesh.